Tomber et se relever, encore et toujours...
Que serait le cinéma sans les frères Dardenne? La question est posée. Il n'y a que dans leurs longs-métrages(et peut-être chez Jacques Audiard aussi)que l'on a l'impression d'assister à la vraie vie,avec des personnes réelles,qui se démènent pour exister dans un monde souvent fracassant avec les plus modestes et les plus vulnérables. De film en film,les Dardenne se déplacent de l'âpreté et des plans-séquences de dos à un humanisme fragile mais tellement revigorant. "Deux jours,une nuit" marque une forme d'apaisement dans leur cinéma. La caméra est plus posée,les séquences plus courtes et directes. Le message véhiculé se trouve désormais désormais dans la communication et l'espoir en une solidarité ponctuelle,plutôt que dans une fuite en avant forcément destructrice. Sandra,leur héroïne,notre héroïne,est comme un oiseau sur sa branche. Elle vacille,elle déprime,elle pleure mais elle se relève toujours,trouve des ressources insoupçonnées grâce au positivisme de son mari. Elle est forcément inspirante. Qu'elle réussisse ou non à conserver son emploi et convaincre ses collègues de renoncer à leur prime,elle a déjà gagné. Car elle s'est battue... Film social et actuel par excellence,ce drame vibrant qui sonne comme un thriller à rebours,est aussi l'occasion d'assister à une nouvelle performance renversante et sans fards de Marion Cotillard. Et se conclue sur une note parfaite,ouverture de tous les possibles.