Deux jours (à tuer), une nuit (en enfer)…
Deux jours, une nuit est un petit calvaire. Traitant d’un sujet pas très palpitant, il navigue sur les flots plats de la lassitude. Une femme part en campagne pour le second tour d’une élection entre son licenciement et un prime annuelle, l’ensemble du corps électoral étant composé de ses potentiels futurs ex-collègues de travail. Saupoudrez le tout d’une bonne dose de Xanax, voir deux et vous obtenez un film bien mièvre.
L’apathique Cotillard me laisse de marbre, de même que l’ensemble du casting. Pour un film se voulant plongeant en plein pathos, on se fourvoie bien vite dans le pathétique. Le message politique bien lourdingue, du combat du vaillant travailleur contre le diabolique patron est rasséné sans relâche, justifiant sans aucun argumentaire les 32 heures de travail par semaine… La caméra se veut discrète, et elle l’est. Au point qu’on se demande pourquoi nous servir une mélasse de bons sentiments et morale bobo-isante, plutôt qu’un vrai documentaire.
Les frères Dardenne touchent le jury de Cannes au plus profond de leur coeur, car ils partagent avec eux une fausse vision bien-pensante du monde. Ils s’imaginent cerner avec succès le drame de la vie quotidienne des petites gens, mais passent totalement à côté de leur sujet. Tant de bienveillance charmera toute l’intelligentsia cannoise, mais s’avère être d’une fausseté navrante.
Heureusement pour vous, le film est plutôt court, ce qui nous permet de bien vite s’échapper de toute cette misère humaine pour rejoindre nos pénates bien plus joyeux, en se sentant certainement bien plus socialiste qu’avant d’avoir vu ce film de propagande.
Camarades, toilez-vous bien!
PastequeMan