Klapisch nous invite avec brio à reprendre la main sur notre monde

Oui souvent je boude le cinéma français... Mais là, chers amis (et plus encore si vous êtes psy), courez voir le dernier film de Cédric Klapisch "Deux Moi". C'est un film d'une très grande subtilité ; tout y est juste, même quand les psys se prennent un peu les pieds dans le tapis. Klapisch nous dépeint notre société hypermoderne, hyper-connectée au sein de laquelle les liens s'en retrouvent paradoxalement fragilisés et le monde du travail déshumanisé. Mais la critique n'est ni grossière ni caricaturale! Le film raconte comment un mal-être existentiel peut naître à la croisée de ce décor sociétal et d'expériences subjectivement vécues. C'est aussi un véritable plaidoyer pour les thérapies par la parole, les thérapies au rythme de la parole. Ou bien est-ce plutôt un plaidoyer pour une société au sein de laquelle prendre le temps de se dire serait encore possible, pour une société faites de femmes et d'hommes qui auraient encore le désir de s'octroyer ce temps-là, sans fuir ou dénier les douleurs enfouies.
En plus, on se marre vraiment... mais pas que... mais on se marre quand même.