A une époque où Hollywood surfe sur le succès des comédies musicales avec entre autre "Moulin Rouge !" et "Chicago", une tout autre capitale du cinéma annonce son film musical : Hollywood, avec un grand B, soit Bollywood.
(Tu avais compris ? Comme quoi les gens qui regardent ce genre de films ne sont pas si bêtes !)
Sanjay Leela Bhansali (Je ne l'écrirai qu'une seule fois) nous livre une comédie musicale classique, ultra théâtrale, débordant de délicieux clichés, sur un amour, un premier amour, et peut-être un unique amour ? En tout cas une chose est sûre, ça parle d'amour !
Le réalisateur nous livre un film d'environ 3h, trois longues heures un peu comme ma b... Avec une première heure vraiment difficile et dure à tenir sur le retour du fameux et beau Devdas, une heure de préliminaires un peu molle (comme ma... bref) où on observe des acteurs dans l’ensemble mauvais (on peut pas être à la fois excellent en danse et en jouant) et des situations assez ridicules :
_"J'ai laissé ma bougie allumé pendant 10 ans et elle ne s'est jamais éteinte" ; Bon on regarde des comédies musicales mais c'est pas une raison pour nous prendre pour des idiots.
_"J'ai lu tes cinq lettres, cinq fois par jour soit 18 250 fois" ; Bon ok, j'ai regardé Chicago et Moulin Rouge, mais je ne suis pas aussi débile que ça non mais oh !
Malgré des situations et une romance un peu naze, avec des gens aux têtes de méchants qui dansent comme des méchants sur une musique de méchant, puis le cliché famille qui s'aime "han je veux être la première à voir mon fils" ou encore une préparation de mariage et un scandale un peu bof-bof; on aurait envie d'arrêter là ce massacre stéréotypé. Minute Papillon ! Ne te décourage pas, et attend la suite, une fois l'intrigue lancé, c'est bon !
Après ces longues préliminaires, ça y est on est dedans, et ça fait du bien, c'est très très bon, c'est... Bref.
Devdas c'est l'histoire d'un amour, un choix cornélien, aimer sa dulcinée et perdre sa fierté, ou abandonner sa fiancée et garder sa réputation. Nous assistons donc une certaine débauche plus intéressante, et la réalisatrice se concentre dorénavant sur les meilleurs personnages et acteurs, notamment en introduisant une formidable pute... euh on va dire courtisane, ça fait plus classe. En plus elle a des dialogues philosophiques sur l'amour ; un fêtard adorable compagnon de notre cher Indien (eh oui les habitants de l'Inde sont des Indiens et non des Hindous !) ; puis un beau-fils ignoble.
Le cinéaste nous offre une comédie musicale plus original avec un vrai dilemme, et une certaine émotion et finalement un chute bien moins attendu que ses compères américains. Puis le côté Indien est frais, c'est un dépaysement d'observer des danses traditionnelles sur des chants tout autant traditionnels, en particulier la danse aristocrate/courtisane ou encore le danse des hommes saouls.
Sanjay nous livre une mise en scène sympathique et une oeuvre indienne qui permettra de s'offrir un public international en nous offrant un couple taquin et mignon à souhaits, et des personnages secondaires attachants.
Une très belle représentation de l'amour, de ses doutes, du regret, et de la souffrance.