Diaboliquement vôtre par inspecteurmorvandieu

Sortant d'un coma de quelques semaines, consécutif à un accident de voiture, Alain Delon, amnésique, apprend qu'il s'appelle Georges Campo, marié à Christiane. Duvivier ne fait pas mystère -c'est gros comme une maison- que Campo n'est sans doute pas Campo et que les trois personnages qui prennent soin de lui dans une villa sont complices d'on ne sait quelle imposture.

On ne jugera pas de la valeur du roman noir dont "Diaboliquement vôtre" est l'adaptation mais on est sûr que la mise en scène de Duvivier, pour son dernier film, est démonstrative, pesante, grossière même. Le dénouement sera d'ailleurs, dans son genre théatral, quasi grotesque. On ne croit jamais à cette intrigue et encore moins lorsqu'elle dévoile le mobile des manipulateurs de Campo. Duvivier se contente d'exploiter un cas de figure -l'amnésie- qui aurait pu être intéressant mais il appuie tellement ses effets que le récit apparait constamment invraisemblable. Le personnage de Delon,

se doute bien qu'on se joue de lui mais ne se pose pas beaucoup de questions, en tout cas pas les bonnes! Et les réponses qu'on lui fait, pour le maintenir dans l'erreur, sont stupides.

Enfin, aléa d'un coproduction franco-italo-allemande, Delon est mal entouré: Senta Berger , qui n'a pour elle que sa silhouette généreuse, et l'acteur Sergio Fantoni sont particulièrement mauvais. A leur décharge, leur rôle, leurs textes sont nuls. Il manque, quoiqu'il en soit, à l'intrigue d'être rigoureuse et subtile.