Sans influence
"Que ce soit sur les réseaux sociaux, la téléréalité ou la réalité, le désir d’être aimé est universel et souvent autodestructeur. Si le premier long-métrage d’Agathe Riedinger chavire par bien des aspects, son interprète principale empêche toutefois le navire de couler avec des propos qui dénonce le culte de la beauté chez les jeunes femmes en mal d’affection. Diamant Brut en brosse le portrait entre fascination et inquiétude."
"Dans quel mauvais rêve Liane est-elle tombée ? Probablement dans le même que de nombreuses jeunes filles qui aspirent à vivre de l’influence de leur plastique, mais n’est pas Kim Kardashian qui veut ! S’il faut vraiment souffrir pour être belle, à quoi bon porter ces talons qui écorchent la peau et se greffer tout un tas prothèses jusqu’à devenir une forme hybride, jusqu’à maquiller toute trace d’humanité ? [...] Afin de satisfaire les canons de beauté actuels, Liane doit se mettre à nue, parfois littéralement. Est-ce également une forme de prostitution ? Le film y répond dans un aparté malaisant, mais qui révèle également des faiblesses d’écriture, un symptôme inhérent à un premier long qui doit essentiellement à sa mise en scène et la photographie de Noé Bach (Little Girl Blue)."
"Le film d’Agathe Riedinger manque d’être à l’image de son propre titre. En polissant tous les contours possibles à mi-parcours, la cinéaste compense ses lacunes avec la précision de son cadrage, notamment lorsqu’il s’agit d’effleurer le corps de Khebizi, mutilé par sa passion du corps parfait, quitte à nourrir une culture du cyberharcèlement. Ce conte désenchanté prend ainsi le pouls des femmes conditionnées par l’espoir, poussées à la faute et, a fortiori, mises en échec par un idéal qui finit par les trahir tôt ou tard."
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Créée
le 6 sept. 2024
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