Puisque je dois jouer le morceau iconique Moonriver à la trompette, je me suis enfin décidée à regarder le film culte auquel il est associé. J'ai passé un très bon moment devant Breakfast at Tiffany's. Malgré des longueurs dans la première partie (notamment dans la scène de fête, qui est assez infernale), le film est rythmé, très drôle, les acteurs sont très bons. Le rapport à l'argent, qui aurait pu être très mal interprété, est désamorcé à plusieurs reprises, par la scène chez Tiffany's par exemple, ce qui permet de ne pas voir le personnage d'Audrey Hepburn comme une croqueuse de diamants, bien qu'elle soit entretenue et aime le luxe. Son personnage est touchant, même si son côté naïf oscille parfois entre rafraîchissant et pénible - soyons honnête, avec n'importe qui d'autre qu'elle ça n'aurait pas fonctionné (avec Marilyn Monroe peut-être). Bien sûr il y a des défauts, surtout la caricature de Yunioshi, qui n'est même pas imputable à l'époque à laquelle le film est sorti tellement c'est mauvais et mesquin.
Mais je ne peux pas m'empêcher de ressentir la fin du film comme une défaite pour le personnage de Holly.
Bien sûr, c'est une jolie happy end, mais je suis déçue qu'Holly renie aussi vite ses principes de vie. Aucun des deux protagonistes n'a tort ou raison et je ne comprends pas qu'elle se jette aussi vite dans les bras d'un homme qui croit dur comme fer qu'aimer signifie posséder alors qu'elle a toujours vécu de manière à échapper à la mainmise des hommes. Bien sûr qu'Holly ne vit pas de façon épanouissante, bien sûr qu'on se sent contrit pour Paul de le voir autant éconduit mais il reste assez odieux à la fin avec elle (bien qu'il n'ait pas tort en lui disant qu'elle passe son temps à fuir) et la fin du film lui donne raison. Pour moi ces deux personnages peuvent être amis et apprendre l'un de l'autre mais j'ai du mal à croire à cette fin hollywoodienne un peu précipitée et factice.
Mais j'y accorde peut-être trop d'importance.