Pas revu depuis une vingtaine d'années malgré les (très) nombreuses diffusions télé, j'ai enfin profité de l'occasion pour revoir cette comédie ayant avec le temps atteint un statut culte. Justifié ? Peu probable. Cela écrit, sur un postulat ô combien stupide pouvant évoquer le pire de Philippe Clair avec Jean Lefebvre, Alain Chabat s'en sort plutôt pas mal. J'ai beau me demander comment un projet aussi étrange a pu naître, force est de reconnaître, notamment dans la première partie, que l'on se marre, cette transposition d'un comportement canin dans le corps d'un humain amenant à quelques situations aussi improbables qu'originales (passons sur le comportement parfois presque « normal » du chien une fois transformé, on va dire que le cerveau fait la différence).
Il y a également ce fil rouge autour d'un match de foot capital, amusant à défaut d'être subtil, virant malheureusement un peu au grand n'importe quoi durant la rencontre en question, offrant certes une folie pas déplaisante, mais la bêtise a quand même ses limites. La deuxième partie est de façon générale moins réussie : ce qui pouvait amuser quant à l'idée de départ a été exploitée, l'intrigue autour de la romance avec Isabelle Gélinas n'étant pas très intéressante, rappelant au passage que Chabat reste souvent un partisan de la bonne morale.
Mais ce qui permet clairement de tenir (à peu près) le cap, c'est l'interprétation de Jean-Pierre Bacri. Si lui aussi perd de sa verve sur la durée à cause de dialogues moins inspirés, sa prestation typiquement « bacrienne » le rend finalement bien plus réjouissant que son acolyte : une vraie belle prestation comique, d'autant qu'elle ne semble jamais en être une. Bref, cinquante premières minutes plutôt réussies, cinquante autres nettement moins : je ne regrette pas de l'avoir revu et reconnais, une fois encore, qu'au vu de l'idée initiale ce n'est vraiment pas si mal, sans pour autant justifier son statut d'incontournable télévisuel depuis maintenant pas mal d'années.