Mourir avec la gaule... de bois.
Die Hard 5 ou la preuve que quand on a des gosses y a de quoi s’arracher les cheveux.
YIPPIE-KAY-YEE PAUV' COIFFEUR.
Bruce revient donc plus brillant que jamais (crâne chauve/brillant, jeu de mots) dans la peau ridée de John Mc Lane, figure des plus anachroniques au milieu de pas mal de bouillie numérique et d’une face de craie aux bras atrophiés (Jai Courtney) déjà vue dans le sympathique Jack Reacher.
Bah… comment dire.
Willis a de beaux restes, et il serait presque touchant dans son rôle de papa poulet, mais regarder un nouveau Die Hard en 2013 ça donne un peu cette impression de se balader au milieu des cadavres de bouteilles d’un lendemain de fête ; on sent qu’il y eu un truc, qu’il y avait du monde, que ça a bougé, qu’il y avait de la vie, mais que c’est fini, et ça ressemble un peu à un salon jonché d’emballages, de capsules, de capotes usagées et de mégots baignant dans la lumière âpre et peu flatteuse d’un matin de veisalgie.
1h37 c’est court, surtout si on a rien à raconter à part cette espèce d’improvisation de terrorisme de l’est à base d’uranium et de trahison de pacotille, aussi anachronique que son héros —à moins que ce ne soit fait exprès, dans ce cas là ça se tient. On a pas vraiment le temps d’essayer d’en avoir quoi que ce soit à foutre, d’autant que c’est tellement crétin, alambiqué, hystérique et nawaèsque qu’on aurait tort d’insister.
C’est encore filmé par un parkinsonien qui veut faire du Greengrass, et c'est juste insupportable. Au bout d’à peine 30 secondes de film on a envie de se masser les tempes ou de gerber, c’est selon la sensibilité. Moore est à envoyer dans le même camp de concentration que cette espèce d’enfoiré ayant fait du lens flare un procédé artistique au sommet des canons actuels de la beauté sur pellicule.
Faites moi penser qu’il faut que je hue Moore sans rire jaune…
J’ai rarement vu autant de crétineries scientifiques ou d'entorse au bon sens à la minute, sauf peut être sur le dernier Batman qui avait au moins l’excuse de parler d’un mec qui se déguise en chauve souris.
J’en veux pour preuve :
- Se balader sur le site de Tchernobyl sans protection kikoo t’inkiet jay pulvérisay du gel qui fait bésser les radiassions ptdr swag lolilol
- Quoi ? Moscou – Tchernobyl ça fait 1000 km ? t’inkiet jay lay fay en 2 h avc ma bagniole sans faire les sensses ni pose pipi en traversant la frontiaiiiire avc le cauffre plaint de guns trop swag LOLILOL (merci à @Aqualudo de m’avoir fait remarquer ce détail, abruti par la cacophonie ambiante que j’étais)
- Salut je m’appelle John Mc Lane jay tou niké 1 opayrassion taupe secrète du gouvernemant militaire dé étasunys mise en place depui 3 ans et j’ay fay pété le site de Tchernobyle rempli d’uranium mais je rentre en classe affaire avec mon fils pour faire des bisoux à ma fille qu’elle est baune comme M.E Winstead tou fray péilléé par le gouvernemand YIPPI KAYE PAUVRE CON- TRIBUABLES !!
Bon allé, je vous épargne quelques surprises…
Et pis c’est pas croyable de bousiller autant de bagnoles à la seconde pour en foutre plein les yeux aux gens ALORS QU’ON Y VOIT RIEN TELLEMENT C’EST FILMÉ À LA TRUELLE.
D’ailleurs la plupart des scènes d’action constituent une torture pour les sens tellement la surenchère ressemble à un vomi de repas de fêtes. Au lieu de nous en foutre par tous les trous avec des trucs d’abuseurs numériques, il aurait peut être fallu se souvenir qu’à la base Die Hard c’est l’histoire d’une tête brûlée qui casse les couilles à des terroristes avec la providence d’un grain de sable dans une machine, ou d’un poil de couille coincé dans une braguette. Le Mc Lane il est là pour faire chier le méchant, pour le narguer, pour l’énerver, et lui bousiller tous ses joujoux en racontant des blaguounettes carambar.
LE MC LANE IL EST PAS LÀ POUR DIRE À SON FISTON QU’IL EST CONTENT DE TRAINER DERRIÈRE LUI TOUTE LA JOURNÉE.
Alors je dis pas que par fulgurances il y a pas quelques trucs qui fonctionnent, mal exploités mais faisant leur petit effet. Je dis pas que ça fait pas plaisir de voir que Willis sait encore se prendre des pains dans la gueule avec le sourire en coin du bon vieux temps. Mais faut pas prendre une franchise comme prétexte sous prétexte qu’on a pas d’idées mais des explosifs.
Aujourd’hui j’avais pas envie de mourir avec la gaule ; pour ça il aurait fallu un Die Hard avec de la gueule.