Die Hard 5, ou comment avoir le mal de mer en restant bien calé dans son fauteuil. Ce film - que beaucoup préfèrent au 4 pour des raisons qui m'échappent totalement - est une ode au cinéma filmé caméra à l'épaule. Une ode aux cadrages ratés, aux travellings réalisés dans les escaliers et aux tremblements aussi désagréables qu'inutiles.
Je sais que c'est la mode actuellement de faire des films (et même des séries) sans aucun pied de caméra, mais il y a des limites à ne pas franchir. Quand les cadreurs commencent à chercher les acteurs à toute berzingue dans la foule, y'a de quoi se pencher vers son voisin pour rendre son dernier repas dans son seau de pop-corn. Quand sur la scène de fin - un simple plan sur le clan McClane - le cadreur rate une marche au moment crucial, y'a de quoi se poser des questions sur son âge véritable (3 ans ou 96, au choix !).
Si encore le film était drôle, les branches auraient pu le sauver de la chute. Mais non. Le film n'est pas drôle. Je me souviens à peine avoir souri sur l'ignorance de John (qui place Tchernobyl à Grenoble). Toutes les vannes tombent à plat, rien ne marche. Sans compter que le fils McClane est anti-charismatique au possible (depuis mon visionnage, à sa sortie au cinéma, je ne saurais même pas vous dire à quoi il ressemble, c'est dire !). Et les méchants sont ridicules.
Vous noterez que je n'aborde même pas le scénario ou la crédibilité des scènes. Pour faire simple, je m'en cogne totalement. Quand je vais voir un Die Hard, je ne m'attends pas à me creuser les neurones ou à être surprise par la finesse de l'intrigue. Non. Pour moi, un Die Hard, ce sont : des explosions, des fusillades, du sang, des éclats de verre, des chutes, des bleus et un Bruce Willis tout en égratignures et en sueur qui botte le fondement du grand méchant à la fin. Point ! Rien de plus, rien de moins. Avec de l'humour saupoudré par dessus et un antagoniste qui file un peu les miquettes.
Alors oui, j'ai eu Bruce et ses cascades rocambolesques. J'ai eu mon lot de douilles gâchées, de champignons explosifs, de destruction de biens publics et de coulées carmines. Mais, pour la première fois en regardant un Die Hard, j'ai eu mal au crâne (comme quoi, tout arrive). Cependant, l'histoire n'avait rien à voir là-dedans ; simplement une lubie cinématographique qui consiste à embaucher une équipe technique qui sucre déjà les fraises.
Ca aurait pu être 1, mais c'est 2 parce que je suis faible. J'aime Bruce Willis. J'aime son personnage de flic malchanceux qui se retrouve toujours au mauvais endroit, au mauvais moment, mais qui, grâce à pas mal de débrouillardise et un bon plat de nouilles, parvient quand même à s'en sortir. Toutefois, John McClane a beau se démener, s'il parvient à sauver le monde, il ne préserve pas le cinquième opus de ses mésaventures de sombrer dans les abysses.