God's (not) dead : Et le libre arbitre, c’est pour quand ?

La bande annonce m’avait intrigué avec la confrontation entre un étudiant chrétien sur ces principes religieux et son professeur d'université. Ce genre de film est assez rare dans nos contrées laïcisées donc je me suis laissé tenté notamment par la présence de Kevin Sorbo qui ayant disparu depuis les séries Hercule et Andromeda. Bien que l’opposition constitue le fil rouge du long métrage, tous les personnages se retrouvent face à des difficultés mettant à mal leurs convictions personnelles ou religieuses.

La situation la plus ridicule, pour moi, est celle du Révérend Dave joué par David A.R. White, qui a un problème avec sa voiture

Cet acteur est également le fondateur de la société Pure Flix produisant le film. C’est le Netflix des films liés au christianisme évangélique (chose apprise après avoir vu le film). Et c’est là, la grosse problématique du film, cela ne correspond pas vraiment à la pratique chrétienne en Europe. Tous les personnages n'ayant pas de croyance religieuse avérée sont présentés comme égoïstes, manipulateurs ou menteurs.

Même la religion musulmane n’est pas présentée sous un bon jour. La prometteuse Hadeel Sittu s’intéresse à la religion chrétienne parce que son père applique de manière très stricte les principes coraniques en ne laissant aucune liberté à sa fille. Il est clair que tous les musulmans ne sont pas comme ça et cela contribue à véhiculer une mauvaise image de cette religion. Pour faire simple, seuls les vrais chrétiens sont assimilés à des bonnes personnes.

Il est étonnant de (re)découvrir un autre acteur issu du monde des séries : Dean Cain (Loïs et Clark) jouant un arriviste narcissique n'ayant aucune considération pour sa famille et sa petite amie. C'est le personnage le plus exécrable du film. La charmante Cory Oliver joue la femme du professeur qui va découvrir le vrai visage de l’homme avec lequel elle vit. Le duel entre l’étudiant Josh Wheaton et Kevin Sorbo, en tant que professeur de philosophie incompétent, n’est pas convaincant et n’a pas mis mes croyances à l’épreuve comme le précise la tagline de l’affiche. Soit on est pour ou contre ! Il n'y a pas synthèse permettant de rééquilibrer le débat. Un comble pour un cours de philosophie : non ? Un des seuls aspect positif du long métrage est la critique des motifs pour lesquels les couples actuels aux Etats-Unis restent ensemble ou non.

Le film tombe, au moment du générique de fin, dans une propagande hallucinante en proposant de faire une action si on est d’accord avec le film, d’aller se renseigner sur des sites alors que l’étudiant parle de libre arbitre dans son argumentaire (léger) pour prouver ce qu’il avance. Il mentionne aussi tous les procès dans lesquels des chrétiens évangéliques ont été victimes de discriminations en raison de leurs convictions religieuses. Pourquoi toujours se positionner en tant que martyr plutôt que d’assumer ce que l’on est ? Je ne suis pas sûr qu’avec ce type de procédé, ils arrivent à évangéliser beaucoup de personnes !

Datant de 2014, il a mis trois ans pour arriver dans les salles en France avec un nombre de copie très restreint alors que le troisième volet sortira en 2018. Sa sortie a été possible par la société de distribution Saje. Cette sortie tardive est assez compréhensible quand on sait le message qu’il délivre.

Parfois, découvrir certains films de propagande permet de donner un aperçu des travers de notre société contemporaine. Il faut rester ouvert mais garder son sens critique.

Box office sur le territoire américain : 60,755,732 $
Box office mondial : 63,838,966 $
Box office France : 38 588 entrées

Conséquence : En étant produit par le plus grand studio de cinéma chrétien indépendant au monde, le long-métrage a également eu un grand impact dans la communauté religieuse américaine.

NB : - 1 pour la propagande finale allant à l'encontre de certains propos annoncés pendant le long métrage et nous poussant à prendre partie sur ce qui est avancé.