L’accroche est attirante. Un professeur de philosophie invite ses élèves à affirmer que Dieu est mort. Intimidés, tous obtempèrent, sauf Josh, qui invoque sa foi chrétienne pour justifier son refus. Le duel est lancé. Le résultat est souvent irritant, objectivement manichéen, mais instructif. Dieu est encore suffisamment vivant aux USA pour susciter une littérature, de la musique et un cinéma évangéliques. SAJE, un jeune éditeur français, a entrepris de diffuser les meilleurs christian movies. Le scénario est confus et les personnages caricaturaux. L’œuvre est ouvertement catéchistique : les gentils sont ou seront chrétiens, les athées se révèlent égoïstes et rancuniers. La foi soulève des montagnes et Dieu est bon. Ok. Mais Dieu est-il mort ?
1 / Il semble tout aussi impossible de prouver l’existence de Dieu, que son inexistence.
2 / Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Les plus grands esprits de leur temps, de Platon à Aristote, de Saint Thomas d’Aquin à Blaise Pascal, nos contemporains Richard Swinburne, William Craig ou Alexander Pruss, s’y sont employés. Tous affutèrent leurs arguments ontologiques (il doit être), cosmologiques (la cause première), téléologiques (le but de tout cela), moral (il faut un Dieu, sinon tout est possible)…
3 / La position athée est récente et, à l’échelle de l’humanité, minoritaire. Plus fréquente est l’agnosticisme ou le froid déisme. Dieu est, mais il est pervers, distant ou parti. C’est le grand horloger de Voltaire :
L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer
Que cette horloge existe et n'ait point d'horloger.
4 / L’Église catholique estime que si l’on ne peut prouver l’existence de Dieu, cela ne nous dispense pas de le chercher, ni de chercher à le comprendre. Croire, n’est point déraisonnable.
5 / La théodicée. Nous butons fatalement sur le scandale du mal. Pour les chrétiens, Dieu a créé les humains doués de libre-arbitre, capable de choisir par eux-mêmes entre le bien et le mal, l'existence du mal est la conséquence nécessaire de la liberté humaine. C’est l’idée.