Bruno Podalydès récidive, avec son frère, pour nous raconter un petit conte moderne sur un mec un peu nul, mais pas complètement non plus. Un vrai mec, un mec qui existe et que nous sommes tous capables d’être parfois : indécis, maladroit, incapable de sauter le pas ou de voir quand une fille s’intéresse à nous. Un mec qui aime tendrement les femmes, mais aussi son propre désir.
Tout dans ce film est là pour vous donner le sourire et vous met dans une empathie complète avec ce héros, Albert, qui est complexé, incapable de s’imposer, mais bon copain et qui aimerait être un peu plus que ce qu’il est. Un mec comme tout le monde, je vous dis. Mais qui va en deux heures coucher avec toutes les filles qu’il rencontre, un peu malgré lui, avec ses petites victoires qui sont des moments de parfaite allégresse pour lui et pour nous. Albert est un peu nul, mais il est aussi un peu génial, donc il plait aux femmes, qui ne cherchent pas des petits Apollon, mais des hommes qui les font rire, qui aiment leur parler, qui savent ce qu’ils sont et ne prétendent pas être autre chose, qui les désirent et qui aiment les baiser.
Et Bruno Podalydès sait y faire, il laisse la caméra tourner, les choses prennent leur temps, les personnages sont incarnés, profondément humains (ils sont mus par plusieurs émotions) et nous parvenons à changer notre regard sur eux sans figer notre jugement à leur égard, ils sont là, dans leur imperfection. C’est léger, c’est doucement drôle, avec quelques moments érotiques parfaitement équilibrés (même quand les filles sont entièrement habillées). Le réalisateur nous montre que même dans le quotidien le plus anodin, d’un gars des plus anodin, il existe de l’aventure, une aventure banale et ordinaire, mais qui suffit à rendre la vie des hommes ponctuée d’émotions et de sentiments.
Un film à voir pour vous rappeler que si votre vie est aussi nulle que celles des autres (et soyez certain que c’est le cas), elle peut être débordantes de vie pour vous. Et moi, ça me rend heureux.