Dieu seul me voit (Versailles-Chantiers) par klauskinski
Miné par l'indécision et la névrose, éponge et caméléon dans le même temps, Albert Jeanjean, ne voulant déplaire à personne, frôle souvent l'insignifiance. Et pourtant il est attachant, et parfois même émouvant dans son incapacité à communiquer de manière directe. C'est ce personnage étrange, transparent autant qu'insondable, qui fait une bonne part de la qualité de Versailles chantier, mini série qui exploite les petites situations du quotidien en les sublimant grâce à un ton tour à tour vaudevillesque, cocasse ou surréaliste. Les six épisodes organisent un mouvement crescendo, de mieux en mieux filmé, au plus près des émotions et nous laissent ainsi avec quelques inoubliables morceaux de vie comme la lettre à Sophie, magnifique ouverture du 3eme épisode, ou le diner avec Anna, jouée par une Jeanne Balibar à l'intellectualisme raffiné, hallucinante séquence du 5eme épisode, triviale et incroyablement forte en même temps. Une vraie réussite.