Albert est un célibataire de 30 ans, fait métier de preneur de son et fréquente à Versailles un certain milieu intello de gauche. C'est à peu près tout ce que l'on saura de lui, hors le trait de caractère particulier autour duquel Bruno Podalydès construit une subtile comédie.
Albert est un indécis, un velléitaire, ce qui n'est pas sans lui donner des airs gauches ou absents; ni sans séduire, à en juger par les multiples avances féminines dont il fait l'objet (on peut d'ailleurs s'en étonner un peu). C'est un type dont l'action et les prises de position ne sont stimulées que par les menus incidents du quotidien ou par les avis de son entourage.
Précisément, le réalisateur intègre le portrait d'Albert dans des scènes de la vie ordinaire qui, du fait des hésitations du personnage, semblent parfois toute une aventure. Certaines situations d'apparence anodine sont réellement comiques sans jamais être appuyées, conformément à l'esprit du film, ni trahir la cohérence du personnage. Le metteur en scène y dévoile les petits ridicules, un certain désarroi parfois, où ses maladresses verbales et son inaptitude à la spontanéité entrainent Albert. Autour de ce dernier (Denis Podalydès, frère du cinéaste, a parfaitement le physique de l'emploi), ses amis, ses maitresses existent pleinement par leur originalité et par leur amusante ébauche de caractère.