Dina, la femme qui tue ceux qu’elle aime.
Le film commence sur un accident malheureux mais nécessaire pour faire entrer le spectateur dans l’histoire dès les premières minutes. Dina est alors une enfant brisée, rejetée et abandonnée par son père et ses proches. La première rencontre entre la sauvageonne et Lorch nous offre une très belle scène, l’homme qui essaie de séduire et d’amadouer avec son violoncelle celle qui n’existe plus aux yeux des autres. D’ailleurs la musique, et principalement le violoncelle, a une place très importante dans ce film (ce qui m’a encore plus conforté dans l’idée que le violoncelle est l’instrument le plus sexy pour une femme). Les années passent et Dina grandit, se marie, découvre le péché de chair et s’assagit quelque peu. Mais comme on dit, chassez le naturel et il revient au galop.
À la manière d’un petit animal blessé, Dina hurle plus qu’elle ne parle pour s’exprimer, ce qui au bout de deux heures de film commence à être un peu lassant et fatiguant. Elle est donc devenue une femme, mais notre protagoniste est tout sauf une femme comme les autres, elle est moderne, porte des pantalons, gifle des hommes, boit, fume, abuse sexuellement le pauvre Thomas. Une jeune femme meurtrit, persuadée depuis la mort de sa mère que le Ciel est un bien meilleur endroit pour vivre que la Terre. Elle développe alors une relation très particulière avec l’au-delà et pense sincèrement libérer les gens lorsqu’elle leur donne la mort.
Ainsi, Dina a aimé, a été aimé, mais comme elle le répète tout le long du film, les gens qui lui sont proches meurent soit naturellement (plus ou moins), soit par ses mains. La malédiction lui collera à la peau jusqu’à la fin, et la scène finale nous démontre que cela ne changera jamais.
I am Dina est un film intéressant, le portrait de cette femme brisée nous remplit d’empathie à son égard, on comprend pourquoi elle agit de la sorte, on comprend sa douleur, alors que ses proches eux, ignorent complètement sa peine et son mal-être. La BO est magnifique, principalement les duo piano/violoncelle que j’ai trouvé pour le coup, trop peu présents à mon goût. Néanmoins, les crises émotionnelles de Dina à répétition, les plans sur son visage lorsqu’elle lance son regard avec ses gros yeux pleins de colère ou les fantômes qui se baladent ici et là, sont un peu pénibles.