Il a fallu attendre bien des années avant que le personnage de Dingo ne soit remis sur le devant de la scène. En effet, si l'un des 3 compagnons de Mickey a eu son heure de gloire de 1939 jusqu'à la fin des années 1960 notamment et surtout à travers la série des "Comment faire...", sa carrière solo s'arrête net dès la mort de L'Oncle Walt et donc tout logiquement dès la fin de la conception des courts-métrages sur les mascottes disneyennes comme Mickey, Donald, Pluto ou Tic et Tac.
Cependant, il garde une côte de popularité immense auprès du jeune public et dès la fin des années 1980, il commence lentement à réapparaître dans les excellents courts-métrages Le Noël de Mickey et Le Prince et le Pauvre où le personnage est absolument hilarant.
Comme toutes les séries d'animation Disney de l'époque, La Bande à Dingo est un véritable carton. La série se permet même de ne pas suivre les derniers courts-métrages du personnage culte et ainsi de lui créer un nouveau fils unique: Max. Dingo, quant à lui, reprend le design plus simplifié (que je trouve bien moins bon que l'original) que les studios lui ont donné dans les années 1950. Cela permet également à Pat Hibulaire d'endosser un rôle plus amical que celui qu'il a l'habitude d'avoir dans les cartoons face à Mickey.
Il est donc décidé comme pour La Bande à Picsou de boucler la série sur un long-métrage diffusé exclusivement au cinéma.
Chose étonnante cependant, encore aujourd'hui, il n'a jamais été clairement dit que le film était une production Disneytoon Studios. Bien que Dingo et Max fait clairement parti de l'héritage de la boîte violeuse, il est sorti sous le simple label de Walt Disney Pictures, DisneyMovie Toons ayant cessé d'exister dès les recettes décevantes du Trésor de la Lampe perdue. Une filiale française des Walt Disney Animation Studios aurait participé à la production du film avant de rejoindre DisneyToon Studios, faisant alors de Dingo et Max un film bâtard si on peut le dire.
Mais cela explique par la même occasion bien des choses. Car cette conclusion de La Bande à Dingo, à défaut d'être inoubliable, est franchement rafraichissante.
Je suis en général assez réticent à l'idée que Disney anime des mondes plus modernes dans un milieu "djeun '" de peur que cela devienne rapidement démodé et ringard. Fort heureusement, ce film ne tombe pas dans ce piège. En fait, c'est simple, tout ce qui est traité sur le monde moderne ou celui des adolescents est, en plus d'être assez drôle, traité comme il faut. Ça s'intègre très bien dans l'histoire et apporte une certaine fraîcheur nostalgique.
Ceci est renforcé par la patte visuelle du film qui, si elle n'égale pas l'animation des Classiques du Troisième Âge d'Or, est particulièrement jolie et représente une nette progression par rapport à La Bande à Picsou: Le Trésor de la Lampe Perdue. Et pour mon plus grand bonheur, les animateurs ont préféré reprendre le premier design de Dingo plutôt que le plus récent. Un vrai plaisir!
Outre son ton rafraîchissant et sa belle animation, Dingo et Max peut surtout compter sur ses deux personnages principaux cités dans le titre. Les deux sont très attachants et partagent une excellente alchimie à l'écran, ne tombant que très rarement dans le cliché. Leur relation est très crédible et amène beaucoup de scènes calmes bienvenues. Cela tranche avec le ton de la série bien plus centré sur la comédie et l'action.
L'humour n'est pourtant pas en reste et nous offre parfois de vrais moments drôles soit par l'écart des générations entre Max et son père, soit par des personnages secondaires assez marquants (le Yéti qui découvre la musique, tellement simple mais tellement marrant).
Bonne surprise également au niveau de la bande-originale. "Après-demain" est entêtante a souhait tandis que "Sur la Route" et "Ça va toujours pour nous" sont toutes deux divertissantes à leur manière. Les chansons pop créées spécialement pour le film sont quant à elles énergiques et prenantes.
Dingo et Max demeure encore aujourd'hui une des meilleures productions de DisneyToon Studios. Comme La Bande à Picsou: Le Trésor de la Lampe Perdue, il remplit très bien son contrat de divertissement familial mais en apportant un peu plus de contenu pour les adultes. Malgré sa distribution assez faible, le film bénéficie toujours d'une assez bonne réputation ce qui peut expliquer que Disney sortira dès 2000 une suite en Direct-en-DVD: Dingo et Max 2: Les Sportifs de l'Extrême.