Maintenant que les années 2000 commencent, c'est le début du festival de direct-en-vidéo pour DisneyToon Studios. L'entité Disney vit une panne créative remarquée par beaucoup de monde et Michael Eisner, à la tête de la compagnie, n'a jamais été autant en roue libre et dit oui à tous projets susceptibles de lui rapporter le maximum de blé. On va alors passer à un rythme de 3 suites Disney par an voire plus et un nombre interminable de compilations de courts-métrages ou de dérivés de séries produites par Walt Disney Television Animation.
Et tant qu'à faire des suites à tout et n'importe quoi, pourquoi ne pas surfer sur le mini-succès de Dingo et Max? Car oui, cette presque-production de DisneyToon Studios (officieusement en tout cas) a assez plu au public et s'est construit une petite communauté de fans prêts à le défendre bec et ongles. Et Dingo étant un personnage populaire..... et sa série étant culte..... et la boîte violeuse n'ayant pas d'idées.... voilà qu'arrive en cassette-vidéo Dingo et Max 2: Les Sportifs de l'Extrême.
Seulement voilà, là où le premier film avait soigneusement évité de tomber dans le piège du film d'enfants pour pré-ados mode cool, Dingo et Max 2 s'y engouffre la tête la première.
Contrairement à Dingo et Max qui était un road-movie nous faisant systématiquement voyager d'un paysage à un autre, cette suite se passe quasi-exclusivement à l'université en compagnie de jeunes adultes. Ce qui pour Disney veut dire des jeunes adolescents bien sûr. On cède dès lors à tous les clichés des années 2000 sur les "djeuns" et on perd le charme si simple du premier film.
Autre chose fâcheuse, ici, la relation entre Dingo et Max est très survolée, évolue à peine et le film suit plus deux intrigues différentes avec le père et le fils chacun de leur côté.
Max, qui était la bonne surprise du premier volet, n'est plus aussi attachant et intéressant. On se fiche pas mal de son envie de gagner les X-Games et le scénario ne se centre que trop peu sur ses motivations ou sa personnalité. On se demande d'ailleurs pourquoi ne pas avoir remis Roxane dans l'intrigue pour régler ce problème, elle qui avait été aussi étonnamment mignonne dans le précédent film. On ne l'évoque jamais dans le DTV, un choix très étrange.
Les qualités du film sont plus à rechercher dans l'arc de Dingo. Ayant été licencié et n'ayant aucun diplôme, il est obligé de repasser par la case université pour retrouver un emploi, ce qui veut dire rester avec son fils durant toutes ses études. En plus d'explorer un thème intéressant, le dessin animé a la bonne idée de donner à Dingo une romance inédite avec la bibliothécaire, Sylvia. Le couple a beau être assez cliché, il est finalement assez plaisant à suivre et leur relation est plutôt bien écrite nous faisant rappeler que l'on n'a jamais su qui était la mère de Max. Une question qu'a toujours voulu éviter les Studios Disney contrairement aux courts-métrages des années 1950 où Dingo avait parfois une vraie famille, femme et enfant inclus.
Pour je ne sais quelle raison, Dingo et Max 2 ne suit plus les pas du premier film et abandonne le genre musical. Plus de personnages qui chantent, désormais, uniquement des tubes pré-existants réintégrés dans le long-métrage et bien entendu avant tout destinés aux jeunes. Bien que je ne me lasse pas de réécouter Shake your groove thing.
L'animation, quant à elle, reste tout à fait acceptable. C'est la qualité standard qu'on attend d'un DTV Disney et c'est bien supérieur à d'autres productions sous la filiale de Disney Television Animation, bien que moins travaillé que le premier film.
Dingo et Max 2: Les Sportifs de l'Extrême n'est donc à découvrir que si on a réellement apprécié le premier Dingo et Max. C'est une suite sans prétention qui apporte plus de choses du côté de Dingo que du côté de Max mais qui n'est pas désagréable à regarder.
Un petit film d'animation 2D à voir avec ses enfants de préférence pendant l'été, rendant le propos du film assez rafraîchissant bien que déjà vu.