Août 1944, les alliés arrivent sur Paris. Le général Von Choltitz reçoit l’ordre de raser la capitale pour freiner l’avance des troupes. Le consul suédois Nordling s’introduit dans son bureau par un escalier secret et tente de raisonner cet officier habitué à obéir aux ordres sans discuter.
Inspiré d’une pièce de théâtre à succès, avec les mêmes acteurs principaux, le film réalisé par Volker Schlöndorff transforme le pari de l’adaptation sur grand écran. La joute verbale entre le militaire et le diplomate offre de beaux moments bravoures. Tel un huis clos dans un labyrinthe pourvu d’une entrée secrète et truffé de sorties, le général ferme les portes tout en laissant le consul en ouvrir d’autres. Nordling use de de tous les ressorts, il joue sur son rapport particulier avec l’officier, il charme, il convoque l’Histoire, les générations futures, il fait des promesses, il s’engage personnellement, tout en restant vague sur ses mandataires, son véritable statut. Pourtant le consul est un homme, il est mis en défaut lorsqu’on lui demande quel choix il ferait entre sa famille et Paris. Le général est le personnage le plus tourmenté. Il obéit à un fou, il le dit lui-même, et sa famille est menacée de mort s’il désobéit. Il sait que son acte aura des conséquences qui le dépasseront, que son nom, sa famille, sa dynastie, son pays, seront associés à tout jamais à une destruction indigne, inutile. Mais l’honneur, sa famille, …
Un face à face enivrant sur fond d’histoire, où un homme tâche de convaincre un autre homme par les simples mots, sublimé par l’interprétation.