Voilà un petit film surprenant, bien sûr distribué dans des petites salles obscures à plus d'un titre, à faible fréquentation, ça va de soi.
Beyrouth, le carrefour incontournable de tout ce qui se passe au Moyen-Orient. Un rendez-vous un peu manqué avec l'humanité. Une immigration forte, et au nom de la "kafala", système bien en place au Liban pour exploiter les jeunes femmes africaines, du Bengladesh et j'en passe, qui consiste à leur confisquer le passeport à l'arrivée et les réduire à des tâches proches de l'esclavage.
Le réfugié syrien et la jeune Ethiopienne se rencontrent dans un Liban rendu exsangue par les coups de boutoir d’un gouvernement éternellement corrompu et de sa position géographique, qui en fait un gigantesque camp de réfugiés pour tout le Moyen-Orient.
Donc une histoire d'amour tendre entre ces deux-là ! La réalisation ne frise jamais la misérabilisme, le ton est plutôt drôle et très attachant pour raconter le périple de ces jeunes amoureux, d'une beauté impressionnante tous les deux !
Une touche de cinéma fantastique pour relater les effets horribles d'une bombe qui a irradié le bras du jeune homme dans sa Syrie natale, mais sans jamais desservir le film qui progresse inlassablement et avec espoir vers la liberté tant attendue pour le jeune couple (spoiler).
Le réalisateur a été lui-même victime d'une explosion d'une bombe. Il est dans la vraie un journaliste consacré sur les fronts les plus dangereux du monde, là où personne ne veut aller
généralement. Il connaît ce Moyen-Orient comme sa poche, il nous délivre un film salvateur, avec une distance par rapport à son sujet