Il suffit parfois d'une simple erreur de casting pour tout gâcher, on ne peut que regretter de voir Channing Tatum prendre autant de place dans "To the Moon" face à sa partenaire en super woman.
Un plan com' parfaitement rodé pour Scarlett Johansson qui inaugure avec ce film ambitieux sa toute nouvelle maison de production. Elle s'octroie le rôle principal du film avec un certain charme, même si son registre des différents accents américains finit par devenir un peu irritant.
Donc à un petit détail près : Cole Davis (Channing Tatum), le directeur de la mission, goûte peu ces à-côtés, pourtant nécessaires à gagner les budgets nécessaires. Obnubilé par sa mission – et un peu par la chute de reins de sa meilleure ennemie –, il va freiner des quatre fers. Puis céder, bien sûr : l'espace est, après tout, un business comme les autres. Et nous sommes aux États-Unis.
Ce personnage et la romance parfaitement dispensable qui en découle constituent l'immense point faible d'une comédie qui n'en manque pourtant pas. Car avec son visage lisse, ses de oreilles décollées, sa plastique trop parfaite et ses trois expressions faciales (sans parler de ses pulls moulants), Channing Tatum ne parvient jamais à rendre crédible cet empêcheur de tourner en rond autour duquel l'intrigue va pourtant tourner tel un satellite autour de notre bonne vieille Terre.
C'est d'autant plus regrettable que Woody Harrelson traîne dans le coin, lui aussi, et s'avère assez délicieusement croquignolesque dans le rôle d'un agent secret au service de la Maison Blanche, tandis que le scénario ose même – un peu maladroitement – jouer avec la version "alternative" de la mission Apollo 11, celle qui voudrait qu'aucun homme n'ait jamais marché sur la Lune. Allô, Houston ? On vous a perdu.