pour alléger toutes les peines lorsque la vie est dure, dure aux femmes d’abord, puisque les hommes jouent les mâles.
C’est un peu ce qui se passe dans cette famille de Liverpool des années 50.
Un père buté et violent, une mère soumise et des enfants qui subissent; un schéma un peu récurrent de cette époque.
Alors dès que l’occasion se présente ils, mais surtout Elles, chantent. Cela fait tellement de bien de chanter ! On le voit bien que ces femmes s’allègent de leurs peines à travers leurs chants.
Une soirée au Pub : des chants, un mariage : des chants, un enterrement : encore des chants !
Existe t-il encore cet engouement doux et simple pour ces chants comme nous le montre cette chronique douce amère de Terence Davies ? Cette communion à travers sons et sentiment ?
C’est avec ce film que l’on fit la connaissance de ce nouveau cinéaste, il signera ensuite The long day close (92) chronique cinématographique dans la même veine chantée, inspirée sans doute encore, par sa vie de famille (il est issu d’une fratrie de 10 !) qu’il tend comme un miroir.
Terence Davies trempe son film dans une nostalgie sépia, avec délicatesse. C’est ce que nous évoque ce film, de la délicatesse malgré la dureté de ce qu’il montre.
Les comédiens (découverte de Pete Postlethwaite) sont à l’unisson, cela tombe bien ! avec toutes ces chansons…
Terence Davies continuera dans son goût pour l’évocation des temps anciens: The Neon Bible (95) avec Gena Rowlands, Chez les heureux du Monde (00), adaptation du roman d’Edith Wharton. Avec Of time and the city (09) il revient à Liverpool, puis The Deep Blue Sea (11) il offre un très beau rôle à Rachel Weisz… Sans que Terence Davies ne se départisse jamais de sa délicatesse.
EB
CineVu