Djam, c'est cet équilibre parfait entre des événements de société dramatiques, comme la crise grecque - vécue de l'intérieur, entre expropriations, et petits boulots -, ou la crise de l'immigration clandestine, qui débarque par bateaux de fortune entiers sur l'île de Lesbos ; et la vitalité de la lumineuse Daphne Patakia et de la musique Sirtaki.
C'est l'opposition entre la rêverie, la vivacité et le bouillonnement de ce duo de jeunes filles - Djam, cette jeune grecque impétueuse ; et Avril, une amie française, une paumée, sorte de pièce rapportée lors d'un voyage (Maryne Cayon parfait en rôle de "suiveuse") à Istamboul - et la froideur de la situation grecque actuelle, filmée de manière quasi-documentaire (les montagnes de gilets de sauvetages abandonnés sur les plages de l'île font froid dans le dos).
C'est le contraste entre un peuple soudé, qui aide son voisin dans le besoin et accède à un bonheur simple par la musique, et le désespoir chronique qui touche tous les bancs de la population.
Djam me fait penser à Mustang (autre très beau film franco-turc de la jeune Deniz Ergüven - à voir d'urgence si vous avez aimé Djam) : même fougue, même emballement, même impétuosité.
Un message d'espoir et d'allégresse. Une belle réussite, simple et poignante.