Et surtout, il y a la musique. Joué par le "génie aux trois doigts", incarné par un Reda Kateb remarquable qui mérite amplement d'être mis en haut de l'affiche. D'où vient alors ce sentiment d'insatisfaction devant un film trop poli pour être malhonnête mais bizarrement lisse alors qu'il évoque un personnage flamboyant et rebelle. Le choix d'avoir concentré son sujet sur l'année 1943 n'est pas mauvais en soi, même s'il oblitère une grande partie de la carrière de Django. Il y a la volonté de traiter le sujet de l'artiste face à la barbarie et aussi de rappeler le calvaire des tsiganes, oubliés perpétuels quand il s'agit d'évoquer la politique raciale des nazis. Louable intention mais la mise en scène, lisse, et le scénario, laborieux, sont incapables de donner un tempo au film, bien plus riche à l'oreille que par ses images. Par ailleurs, de grandes libertés sont prises avec la vérité historique, notamment pour ce qui est censé être le suspense majeur du film. Même incrédulité devant le personnage fictif incarné par Cécile de France qui n'est pas loin de ressembler à une caricature, et le jeu de l'actrice n'est pour autant pas en cause. Etienne Comar, le réalisateur, souhaitait évidemment montrer les ambigüités d'une époque. Sous cet aspect non plus, Django n'est guère persuasif. Conclusion : il reste la musique, elle, sans conteste est l'oeuvre d'un artiste unique. Mais cela, on le savait déjà.