Le film s'ouvre sur les collines rocheuses. Le prologue est lancé à la manière des précédents. La musique est géniale, en reprenant celle du Django de Corbucci sur laquelle sont ajoutés des coups de fouets et des bruits de chaines qui serrent les chevilles Tarentino présente d'emblée la satire jubilatoire du film, et en profite pour rendre hommage à l'oeuvre dont il s'est inspiré. C'est savoureux, tous les ingrédients sont en apparence bien présents, avec surtout les gueules de l'emploi...ça va être bon, c'est sûr...
J'ai tant entendu parlé du film, et lu de critiques dithyrambiques de-ci de-là qu'innévitablement je m'interroge. Est-ce ces idées préconçues qui me poussent à sourire puis rire comme un imbécile dans cette salle sombre presque vide, ou est-ce vraiment plaisant ? Pourquoi le guichetboy m'a t-il regardé d'un sourire en coin lorsque j'ai acheté le billet ? S'est-il dit que j'avais bien choisi, ou le contraire ?

L'entrée en matière est sublime, nous décroche un effectif sourire incontrôlé avant d'être frappés à la tête avec un développement assommant. Le récit est simpliste, la traque des bourreaux est menée à bout plus rapidement que si Sherlock lui-même s'en était occupé. Si bien que l'on se console en espérant que ce ne soit que diversion pour nous reprendre ensuite à revers et nous offrir le meilleur du meilleur. Mais la surprise imaginative à laquelle il nous a habitué ne se produit pas et le recit continue sa route.

C'est superficiellement fade, l'image seule présente parfois un intérêt magique. En particulier lorsque Django fouette son bourreau dans une danse riche de sens, soutenue merveilleusement par les lumières qui apportent la perfection à cette photo dantesque, se voulant pour moi le point d'orgue du film.

Passé cela, on ne retrouve plus le goût suprème des tensions enivrantes d'Inglourious Basterds ni les situations décalées à la Pulp Fiction. La scène où Django est suspendu la tête en bas prêt à se faire "équeuter" aurait duré et duré encore, offrant le plus machiavélique des discours. Au lieu de cela, elle s'interrompt avant même d'avoir vraiment commencé.
Le dr. Schultz créé aussi cette sorte de parallèle avec l'opus précédent, sans que cette comparaison soit à l'avantage de l'histoire qui nous est servie cette fois. Ce n'est pas la prestation de l'acteur qui reste en deçà de ce que l'on attend, mais bien la dimension du personnage rendue fade par ce récit facile. Ses grandes tirades, lorsque il brandit les fameux ordres de tuer, sont amusantes c'est vrai, mais souffrent facheusement de conséquences...

Pour compenser, l'hémoglobine et les éclaboussures nous sont jetées en pâture comme pour nous remercier de nous être bougés jusqu'au cinéma, sans la saveur qui s'accordait avec auparavant.

Certaines critiques vont jusqu'à indiquer que les acteurs n'ont pas besoin de jouer, seulement "leur tronches imaginées et mises en scène par Tarantino suffisent". Et bien non, renon et archinon, c'est loin de suffire. Pourquoi d'ailleurs cela suffirait ? Tarentino est certes un réalisateur d'un genre exceptionnel, personne ne lui enlèvera, mais en le recontextualisant aux côtés des autres, il n'est en définitive ici que peu extravagant.
En plus de cela il a pris un sacré bide, comme s'il avait passé trop de temps derrière le pc a se goinfrer de chips. Merde alors...qu'elle image est renvoyée à tous ceux qui t'adorent et ceux qui pondent les critiques tarentinesques ??? Ca vaut bien un point de moins, et toc !

http://www.senscritique.com/film/Django/critique/19217333

Créée

le 29 janv. 2013

Modifiée

le 2 févr. 2013

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