Et encore un film de poseur pour Tarantino !
Cette fois-ci, Mr T et son équipe nous emmènent dans les Etats-Unis de 1858, "deux ans avant la Guerre Civile", à la rencontre du Dr Schultz, ancien dentiste et nouveau chasseur de primes, et Django, un esclave dont il requiert l'aide pour identifier ses futures cibles. Cette rencontre se poursuivra en partenariat afin de mener Django dans sa version de la quête de l'Anneau des Nibelungen.
Django Unchained est dans la droite lignée des films de Tarantino avec des personnages marquant dans la forme, de la bad ass attitude, une réalisation léchée, pleine de références et jouant avec les clichés et un choix de musiques particulièrement pertinent. D'autant plus ici que, arrêtez-moi si je me trompe, j'ai l'impression que les paroles de certaines chansons ont été écrites spécialement pour le film, ce qui fait qu'il faut particulièrement faire attention à celles-ci durant la narration.
Au niveau des personnages, Django et le Dr Schultz forment un duo complètement anachronique dans ce sud des Etats-Unis pro-esclavagiste : un allemand sympathisant et un "nègre sur un cheval" ! Cela leur occasionnera bien des déboires mais ce sont tous les deux des tireurs incroyablement doués. La galerie de personnages qu'ils rencontreront n'est pas en reste. Nous avons droit au propriétaire terrien / chef de file d'une armée de bras cassés engoncés dans des sacs blancs avec 2 trous mal faits (un Don Johnson qui ne démérite pas !), des criminels aux gueules typées et surtout la clique de Calvin Candie, un francophile et détenteur du Graal de Django.
Je dois avouer que les personnages sont aussi hauts en couleurs que la prestation générale des acteurs est bonne. DiCaprio joue les Dandy sudistes faussement noble avec talent et j'ai bien aimé James Remar (Dexter, Total Security) en garde du corps silencieux ou Walton Goggins en homme de main sadique à l'image de son rôle de Shane dans The Shield. Mais pour moi, la palme revient à Samuel L. Jackson pour son personnage de vieux majordome de la maison, un "Noir blanc" qu'il joue avec toute la subtilité requise pour cet homme ayant passé toute sa vie à servir une famille blanche mais ayant acquis un statut très particulier (il est le seul Noir de la famille pouvant insulter Calvin Candie).
Ces personnages servent une histoire qui est très prenante mais pas exempte de défauts. En effet, outre des passages hachés, des flashbacks pas toujours bien amenés, j'ai trouvé que, style Tarantino oblige, les effets spéciaux de gerbes de sang et d'explosions étaient too much mais pas tant que ça. D'un côté, ça explose de partout et je trouve que ça dessert l'ambiance que j'ai prise très au sérieux et de l'autre, ce n'est pas assez explosif pour vraiment avoir ce côté assumé qui aurait pu me faire mieux accepter cela. Bref, j'aurais préféré que ça reste plus posé pour conserver une sorte de respect dû aux victimes dans le film. Je crois que le fait que ce soit des esclaves noirs m'a plus touché que les victimes blanches de Pulp Fiction ou japonaises de Kill Bill Vol. 1.
En bref, même si, au final, ce n'est pas mon Tarantino préféré, j'ai quand même beaucoup aimé la forme toujours aussi cool et le fond touchant de ce Django Unchained. Durant tout le film, je voulais en savoir plus et voir jusqu'où leur quête les mènera et comment ils s'en sortiront. La fin est d'ailleurs classique mais efficace. Quel dommage que le twist de Schultz soit évacué d'une simple phrase qui ne m'aura pas convaincu.