Django Unchained par Le_blog_de_Yuko
Quatre ans après le très engagé Inglourious Basterds, Quentin Tarantino revient sur les écrans et s'attache avec toute la maitrise qui le caractérise à revisiter le genre du western. Inspiré par les grands noms du genre, le réalisateur livre une épopée sanglante où règnent corruption, vengeance et terreur. Une incursion réussie dans l'univers esclavagiste des années 1850 qui démontre tout le talent de son auteur et sa force visuelle narrative. Un Tarantino riche, spectaculaire dans ses effets et jubilatoire dans son approche du genre qui, en revêtant cependant l'éternel masque de la violence qui engendre la violence, ne parvient cependant jamais à s'émanciper de son propre contenu cinématographique. La démarche du réalisateur, au-delà de l'incontestable maitrise technique et de l'univers visuel dans lequel il invite toujours ses spectateurs, s'essouffle ainsi par l'enfermement de son scénario dans un éternel jeu de violence auquel il n'attache pas une réflexion intrinsèque.
Cette agressivité/violence, suggérée ou assumée, repensée aurait en effet permis au genre Tarantinesque de gagner en maturité, de s'élever vers une nouvelle mesure en s'affranchissant de son cercle vertueux et en s'émancipant de sa présence pesante... Un film visuellement magnifique mais auquel il manque un élément minuscule, une poussière de canon dans son rouage, une réflexion audacieuse sur ses propres mécanismes de révolte...