C'est un bien curieux mélange de western-spaghetti et des "Niebelungen" que Tarantino nous sert là.Son Django est un esclave noir en fuite acoquiné à un chasseur de primes allemand.Pas grand-chose à voir donc avec le film de Sergio Corbucci,même si Franco Nero,le Django d'origine,apparait dans un caméo.En fait,Tarantino fait du Tarantino,et ça tombe bien puisque c'est ce qu'il fait le mieux.Quelque soit le genre auquel il s'attaque;on retrouve le même style euphorisant mêlant violence extrême et spectaculaire et humour noir parodique.Et bien sûr,c'est magistralement filmé,dans un scope majestueux,avec une image léchée et des couleurs qui claquent.Tout juste pourra-t-on regretter les trop grosses invraisemblances de la fin du film et l'opportunisme latent d'un scénario qui,comme dans "Inglorious Basterds",exploite sans vergogne la vogue actuelle de l'antiracisme moralisateur,ce qui peut toujours être rentable d'autant plus que c'est sans risque aussi longtemps après les faits.Gros casting comme d'habitude chez Quentin,Christoph Waltz et Jamie Foxx formant un étonnant et convaincant duo de pistoleros.Quant à Leonardo Di Caprio,qu'on avait rarement vu dans ce registre,il est bluffant en salaud intégral.Le réalisateur utilise également comme de coutume toute une bande de vieilles vedettes du film d'action au cuir tanné.Apparaissent ainsi entre autres Don Johnson,Bruce Dern,Robert Carradine,Don Stroud et bien sûr l'acteur fétiche du Maître,Samuel Jackson.Surprise,il y a même Jonah Hill qui traîne dans un coin.Notons enfin que Tarantino fait un étrange étalage de sa culture cinéphilique en nommant un de ses personnages Léonide Moguy,le Moguy en question étant un réalisateur russe ayant sévi principalement en France des années 30 aux années 50,et dont l'oeuvre,oubliée aujourd'hui,est surtout réputée pour sa médiocrité.