Django est hissé comme un miracle de cinéma moderne, comme une exception culturelle en ces temps cinématographiques peu équitables. Un grand Western, comme on en faisait avant. Ce qui est impressionnant chez Tarantino, ce sera toujours ces scènes qui auraient été des longueurs réalisés par d'autres, mais qui deviennent sous son œil des moments d'anthologie. Dans Django, on pourrait facilement couper une demi-heure. Mais jamais on n'accepterait de voir ne serait-ce qu'une scène de supprimée. Là est le génie Tarantino.
Déjà, le scénario, digne d'un roman. Il est fascinant à voir, il doit l'être tout autant à lire. Il y a cependant quelques bémols. Après, peut-être que c'est moi et mon jeune âge... qu'Hildi soit vendue aussi "facilement" alors que Candie l'a démasquée, que c'est par patriotisme allemand que le Dr Schulz décide d'aider Django... voilà, y' a pas mal de "hasards" pour que l'histoire ressemble le plus possible à une fresque, et ma foi c'est pas grave, ça passe crème. Sauf le sort laissé au Dr Schulz par Django:
un p'tit bisou sur la tête, un "offiderzen", et il le laisse cramer dans la maison de Candie (explosion très impressionnante d'ailleurs) !
Mais à part ça, les péripéties sont incroyablement prenants, les personnages tous impeccablement dessinés, les dialogues percutants. Du pur Tarantino. Les acteurs, comme ils ont matière, s'en donnent à cœur joie. C'est avec ravissement qu'on voit DiCaprio jouer enfin autre chose que les mecs torturés ou les beaux gosses à qui tout réussit. Le rôle de méchant lui va super bien. L. Jackson est méconnaissable. La BO est également incroyable, avec des musiques très diverses, alternant la pop culture et le classique avec aisance, et toujours utilisé avec perfection (à l' exception d'"ancora qui": le mec, il a la chance d'avoir sous la main une chanson signée Mister Moriconne, et lui il la sous-emploie à mort ! pas étonnant que ça ait énervé ce dernier). Les décors sont également des vraies œuvres d'art, et les contrastes de murs blancs avec les marques de sang est tout simplement beau esthétiquement. La photographie joue également son rôle dans ce Spectacle, avec un grand S.
C'est typiquement le film qui rappelle pourquoi on aime le cinéma, pour ne pas citer une phrase d'un journaliste. Car, effectivement, c'est du grand Cinéma.