Visiblement Yvan Attal en a eu marre de voir sa femme faire des trucs bizarres chez Lars Von Trier, alors il a décidé de montrer à Charlotte qui c'était pépère et que,comme le danois fou, lui aussi en avait dans le pantalon et qu'il était capable de faire dans le scabreux.
Voilà comment il s'est retrouvé, après les très mignons "Ma femme est une actrice" et "Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants" à s'emparer du remake d'un petit film US indie, "Humpday" * (que je n'ai pas vu). L'idée de départ est assez formidable : peut-on coucher avec son meilleur ami pour l'amour de l'art ?
D'entrée de jeu, Yvan montre à Charlotte qu'il va envoyer du lourd, du subversif. Scène d'ouverture : Yvan prend en levrette Laetitia Casta. Quelques minutes plus tard, Charlotte, équipée d'un superbe gode-ceinture et d'une non moins superbe Asia Argento, est sur le point de sodomiser François Cluzet.
Mais et là c'est le drame, en plein milieu du film, alors qu'il a posé sur la table un paquet de questions passionnantes sur l’ambigüité sexuelle, l'amitié, les limites du couple, la définition de l'art, Yvan, le réalisateur, bande mou, ce qui entre nous devrait un peu inquiéter Charlotte.
Comme si, au même titre que ses deux personnages centraux, il ne parvenait plus à assumer son idée de départ, il se perd dans son récit, n'ose plus. Ses dialogues, si brillants dans la première partie du film, deviennent insipides, sa mise en scène, dans un premier temps inspirée, devient brouillonne.
Étrange impression donc que celle laissée par ce film bancal et le sentiment un peu gênant d'avoir vu un réalisateur confronté à ses propres limites, aussi bien en tant qu'artiste qu'en tant qu'homme. Il ne suffit pas de décréter qu'on est provocateur pour l'être, encore faut-il en assumer les conséquences...
* http://www.senscritique.com/film/Humpday/421649