Réveil caniculaire dans un quartier noir de Brooklyn, nous suivons la vie de ces quelques rues jusqu'au lendemain matin, avec, au centre, une pizzeria italienne et son jeune livreur joué par le réalisateur lui-même.
Baignant dans une moiteur qui se voudrait oppressante, le film enfile les perles comme les personnages dégénérés, avec la subtilité d'un tractopelle en roue libre. Le défilé des abrutis s'éternise sur deux heures d'une intense vulgarité tout en suintant de la musique abominable.
Cadrée avec toute l'habileté d'un homme-tronc qui aurait perdu ses dents, cette bouse s'enlise, comme à l'ordinaire chez Spike Lee, dans un communautarisme des plus méprisables.
Lorsque la tension sera à son comble, Danny Aiello aura le seul geste sain du film : démolir à coups de batte l'abominable appareil à musique du gros porc qui emmerde tout le quartier avec sa merde à fond jour après jour. Les conséquences seront le déclenchement de la violence, les flics et la bavure, forcément, l'émeute et la mise à sac du magasin par le brave Spike Lee lui même, le tout s'achevant dans le ridicule le plus parfait avec des citations plus ou moins puantes issues de Martin Luther King et de Malcom X.
Le réalisateur poursuivra gentiment dans cette veine outrancière quelques temps avant d'obtenir, par un honteux chantage racial, la réalisation du film Malcom X d'un budget plus conséquent, il poursuivra alors sa carrière de cancrelat entre déclarations ridicules et films ratés pour la plus grande joie de la critique internationale.
Un tel niveau de bêtise et de gratuité vaudrait presque 1, mais ce serait oublier qu'à sa suite, d'autres réalisateurs bêtes et médiocres reprendront le flambeau avec un résultat toujours plus détestable, et si Mathieu Kassovitz se sent morveux, qu'il se mouche.