En cette fin de mois d'octobre voici venir dans les salles obscures le dernier film Marvel, Doctor Strange, dont le contenu est capital pour la suite de la franchise. C'est donc l'heure de la critique.
14ème (!) film du MCU et 2ème film de la phase 3 lancée par Captain America : Civil War, Doctor Strange est enfin disponible dans nos salles. Déclarer qu’il était spécialement attendu au tournant est assurément un doux euphémisme. En effet, outre proposer de nouveaux personnages portés par des acteurs appréciés par de très nombreuses personnes, à savoir Benedict Cumberbatch et Mads Mikkelsen notamment, le film de Scott Derrickson (Sinister, Le Jour où la Terre s’arrêta…) a surtout une mission plus compliquée et ambitieuse : introduire le nouveau pan de la magie à l’univers cinématographique Marvel en moins de 2h. Mission accomplie ? C’est ce que nous allons voir plus bas, et sans spoilers pour ne rien gâcher.
Un grand pouvoir implique… ah non, c’est pas ça
Comme d’habitude, rapide point synopsis avant de commencer pour ceux qui ne connaitraient pas Doctor Strange ou n’auraient pas vu les trailers. Le docteur Stephen Strange est un neurochirurgien renommé qui va voir sa carrière (et ses mains) brisée lors d’un accident de voiture. Face à l’incapacité de guérir par des moyens conventionnels, le cartésien et arrogant personnage incarné par Benedict Cumberbatch va se rendre à Kamar-Taj et apprendre que la magie existe et qu’il possède un don pour celle-ci.
Vous l’aurez compris, qui dit nouveau personnage dit origin story. Le début du film, un peu longuet mais nécessaire, nous présente donc le caractère régulièrement odieux et hautain d’un Stephen Strange qui n’a rien à envier à un certain Tony Stark. Les points communs avec Iron Man ne s’arrêtent d’ailleurs pas là (en plus du bouc ou de l’argent à foison), puisque tout dans la structure du film reprend les codes déjà vus et revus précédemment.
Si ce n’est pas cassé…
Du méchant clairement pas assez développé servant surtout à propulser le personnage principal au rang de super-héros en très peu de temps, aux personnages secondaires qui supportent ce dernier malgré son attitude, à des explications et à une résolution finale expédiées faute de temps ou encore une musique un peu trop sage et calibrée, rien dans la structure de Doctor Strange ne vient réinventer la roue Marvel qui roule tranquillement sur l’autoroute du succès depuis de nombreux opus. Pourquoi prendre des risques quand la formule fonctionne, après tout ?
Heureusement, plusieurs éléments viennent compenser cette routine et le fait que le film est trop court pour parfaitement introduire tout ce qu’il veut. Tout d’abord, impossible de ne pas évoquer la véritable claque visuelle apportée par la magie. Entre les sorts et les effets visuels sur les décors, les effets spéciaux sont véritablement fabuleux et assurément les plus beaux des films Marvel jusqu’ici.
Cela dit, cette débauche d’effets vient également rendre les combats au corps à corps assez peu lisibles et c’est dommage. Ensuite, et même si la majorité des dialogues sont assez peu mémorables au final, l’humour fonctionne et ne tombe jamais à plat (en VO, en tout cas).
L’introduction que Doctor Strange mérite
Il faut dire que le casting fait parfaitement son job. Outre Benedict Cumberbatch, très convaincant à la fois en docteur brisé et en Sorcier Suprême qui débute, les différents seconds rôles portés par Chiwetel Ejiofor (son acolyte Mordo), Tilda Swinton (son mentor l’Ancien), Benedict Wong (le bibliothécaire Wong) ou encore Rachel McAdams (l’infirmière Christine Palmer) sont bons. On regrettera une fois encore que l’antagoniste Kaecilius soit si caricatural et finalement assez creux pour un Mads Mikkelsen qui aurait mérité mieux.
Mais cela n’empêche pas d’apprécier le film qui finalement fait ce qu’il peut avec le temps qui lui est imparti. L’introduction de Doctor Strange au MCU fonctionne et donne clairement envie de revoir le personnage par la suite aux côtés d’autres héros et la magie sera probablement davantage expliquée dans les prochains films. Il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit après tout d’un film d’introduction – certes très scolaire – et qu’il va falloir se montrer patient pour en voir plus.
Par ailleurs, cet opus semble particulièrement pensé pour les néophytes qui peuvent véritablement profiter du film sans connaître les comics ou avoir vu tous les longs-métrages Marvel précédents. Les références à ces derniers y sont d’ailleurs très rares et seuls quelques éléments viennent évoquer rapidement ce qui nous attend dans les prochains films (notamment les 2 scènes post-générique).
Doctor Strange : tl;dr
Malgré un format des plus conventionnels qui l’empêche de sortir autant du lot qu’on l’aurait souhaité et de devenir le meilleur film Marvel, Doctor Strange est un excellent opus. Porté notamment par sa magie et sa mise en scène très visuelles, son humour efficace, son casting sympathique et plusieurs moments véritablement mémorables, le film de Scott Derrickson maitrise la majorité de ce qu’il entreprend. Difficile de faire beaucoup mieux en moins de 2h avec autant de choses à introduire et l’on aurait simplement apprécié que le fond et la narration profitent de la même graine de folie qui est assurément présente dans la forme.
Critique originale : https://www.begeek.fr/doctor-strange-avis-spoilers-220170