Doctor Strange, personnage de la galaxie Marvel, n'est pas celui qui brille le plus au firmament des comics. Des cohortes d'individualités musculeuses, agiles ou rayonnantes se bousculent devant lui au portillon du panthéon des super-héros.
Mais le singulier sorcier a plus d'un tour dans sa cape magique. Il est d'ailleurs adapté sur grand écran, ce qui témoigne d'une certaine reconnaissance, tant présente qu'à venir, auprès d'un public élargi.
Interprété par l'excellent Benedict Cumberbatch, il se révèle un personnage intéressant à suivre (un neurochirurgien de grand talent), en dépit de sa propension à écraser les autres de son génie. Les déroulé de ce premier opus mettant en scène ce formidable sorcier n'est pas d'une innovation renversante tant il suit les codes introductifs d'un apprentissage à une nouvelle discipline.
Vie classique - survenue d'un incident grave - quête de régénération - suivi de chemins parallèles et mystiques - doute puis révélation d'un grand talent pour la discipline - premières épreuves - affrontent avec le méchant - triomphe final.
Fort heureusement, si ce déroulé apparaît d'un classicisme maintes fois vu, il est fort bien mis en scène et surtout interprété avec le talent ensorcelant de son acteur principal que l'on connaît. Les second rôles n'étant pas non plus des béotiens (Chiwetel Ejiofor, Tilda Swinton, Mads Mikkelsen), la galerie de portraits s'en sort fort honorablement, d'autant plus que jouer devant des fonds verts quasiment tout un film doit nécessiter un véritable talent pour la comédie.
En effet, les effets spéciaux semblent couvrir la quasi intégralité de l'oeuvre, tant les sortilèges à l'oeuvre abondent. Le spectateur en devra pas être sujet aux migraines, tant les plans et les images (on se croirait par moments dans Inception version boostée) se télescopent parfois dans un maelstrom d'effets spéciaux. Vu qu'il s'agit d'illustrer des sortilèges, on n'en tiendra pas trop rigueur au réalisateur.
Je trouve à ce propos que la partie apprentissage de la magie par le Doctor Strange est plutôt réussie, tant je craignais qu'il sombre dans les travers habituels du cinéma à grand spectacle, à savoir une initiation à un art difficile d'accès en quelques jours alors que le commun met plusieurs décennies pour y parvenir. Là, comme la notion de temps reste relativement floue, on peut imaginer qu'il met plusieurs années pour parvenir au résultat constaté.
L'ambiance générale est suffisamment mystique, sans être sombre, avec ce qu'il faut de touches de légèreté, pour faire passer ce nouveau Marvel comme le dernier livre de magie exposé en vitrine de librairie.
C'est donc un scénario d'introduction tenant la route
(contrairement à la voiture de Strange)
qui nous initie aux arcanes magiques. La courte scène habituelle qui clôture le film ouvre d'ailleurs des développements intéressants (mais pas renversants non plus) tandis qu'une autre courte scène, à l'issue du générique (cadeau pour ceux qui sont patients), propose une évolution curieuse d'un des personnages. On commence à être habitués avec Marvel.