Dans la famille des Super-Héros, je demande le magicien. Après Captain America:Civil War et avant le retour de Spider Man, Marvel mise sur un héros plus méconnu du grand public pour le 14e film de sa franchise : Doctor Strange. Pour raconter la genèse de ce nouvel Avengers, le studio tente de sortir des sentiers battus avec un film psychédélique aux accents mystiques. L’intention est louable, mais l’objectif n’est qu’à demi-atteint, la faute à un scénario beaucoup trop complexe pour un spectateur non initié au Marvel Cinematic Universe. Société secrète, méchants sorciers, mondes parallèles attaquant notre dimension… Il y a beaucoup à encaisser. Les séquences explicatives s’enchaînent avec les scènes d’action sans temps mort, ce qui en empêche la digestion. Au milieu du film, on se surprend donc facilement à décrocher. Le second degré et le kitsch assumé du long-métrage ne sauvent pas le scénario.
Mais si vous acceptez de désactiver votre cerveau pendant 2h, il est probable que vous succombiez au charme du docteur. Car Doctor Strange est une pure folie visuelle. Même si le réalisateur Scott Derrickson (L’Exorcisme d’Emily Rose, Sinister) n’invente rien - l’ombre d’Inception plane dès la scène d’ouverture - les effets spéciaux sont impressionnants et nous plongent dans une dimension kaléidoscopique délirante, accentuée par une 3D réussie. A côté de cette avalanche d’effets visuels, on notera la grande qualité des maquillages, peu de retouches par ordinateur qui permet d’ancrer un peu cette histoire folle dans la réalité.
Côté casting, les studios Marvel ont encore frappé très fort en recrutant la crème des acteurs indé du moment. Cette distribution quatre étoiles reste sous-exploitée. Benedict “Sherlock” Cumberbatch se balade dans le rôle de ce super-héros cynique, Tilda Swinton s’amuse (encore) à jouer le personnage bizarre et ambigu de la bande, Rachel McAdams fait le job en amoureuse bienveillante… La seule véritable déception vient du génial Mads Mikkelsen. Méchant idéal sur le papier, il semble s’ennuyer ferme dans ce rôle de sbire bossant sous les ordres d’une entité extraterrestre.
Rien de bien nouveau donc dans l’univers Marvel. Le film fait encore office d’amuse-bouche avant une énième réunion des Avengers, avec une accumulation de liens et de teasers pour la suite des aventures de Captain America et consort. Immanquable pour les fans du Marvel Cinematic Universe peut-être, mais anecdotique par rapport à d’autres blockbusters de la franchise. Doctor Strange n’offre au final rien de plus que du grand spectacle, assouvissant la faim du mangeur de pop corn lambda mais vite oublié dès la sortie de la salle.