Dans Doctor Strange in the Multiverse of Madness, Sam Raimi est partout. A tel point qu'on a parfois plus l'impression d'être en face d'un spin off d'Evil Dead que devant le nouveau film du MCU.
Au contraire d'un Spider Man No Way Home, le film ne repose jamais sur ses caméos, en nombre suffisant, mais plutôt sur la toile de ses scènes et son atmosphère.
Raimi profite des progrès techniques permis par la décennie qui le sépare de son dernier film pour proposer de nouvelles séquences d'épouvante.
Une démonstration de réalisateur qui n'a pour seule ombre au tableau que le manque d'intérêt de son scénario réduit ici au rang de prétexte.
Le personnage de Wanda s'en sort pas trop mal mais le film n'est qu'au fond une course poursuite gigantesque, quasiment en temps réel, qui ne donne jamais le temps de développer son héros. Certaines traversées d'univers se rapprochent plus de la facilité scénaristique que d'une péripétie intéressante.
Doctor Strange II n'est pas qu'un roller-coaster cinématographique à kiffer en salle et à oublier au fil des jours. C'est un ajout réussi à la filmographie d'un vrai auteur.
Il y a mis ce qu'il fait le mieux : son ingéniosité visuelle, son sens de l'horreur et du rythme. Mais aussi ce qu'il fait de pire, sa propension à être kitsch et limite niais. Mais c'est surtout un bol d'air frais énorme pour le MCU. Et la preuve à ceux qui en doutaient, moi en tête, qu'un réalisateur peut franchement apporter sa pate (aussi folle soit elle) à un univers désormais long de 28 films.