Dans "Spider-Man: No Way Home", le multivers n'était qu'un prétexte fumeux pour une orgie nostalgique. Le MCU semble se bouger un peu les fesses, et le mettre réellement au centre du récit pour "Doctor Strange in the Multiverse of Madness".
Non pas que la trame de celui-ci soit très différente des autres films du MCU. Il est toujours question d'un gros boss surpuissant à la recherche d'un pouvoir ou d'un artefact qui provoquera la destruction des univers connus (rien que ça). Mais au moins une partie du film se déroule dans un univers alternatif, avec quelques expérimentations visuelles.
Et puis c'est Sam Raimi derrière la caméra. Si la première heure ne laisse pas du tout entrevoir sa patte, elle apparait au fur et à mesure de la seconde. Des petits plans baroques, un caméo de Bruce Campbell, un ton gentiment horrifique, et aussi des zombies, des morts, et du sang. Un univers alternatif étant un bon prétexte pour joyeusement zigouiller du monde sans conséquence dans la trame générale du MCU !
Si bien que le film détonne un peu dans l'univers policé de Kevin Feige. Mais ses nombreux défauts nous ramènent régulièrement à la réalité industrielle du MCU.
Tout dégouline de CGIs, et les effets sont souvent de qualité discutable. J'ai sincèrement eu très mal pour les acteurs qui ont j'imagine du passer des heures au carré devant des écrans LED ou des fonds verts...
Avec en prime un scénario qui accumule les incohérences, jusqu'à un final prévisible. Tandis que les dialogues et scènes de raccords sont balayées, histoire d'arriver le plus rapidement possible à la bagarre. La dramaturgie est ainsi amenée et évacuée au bulldozer quand il s'agit de faire évoluer les personnages.
Ne serait-ce que Wanda, transformée illico en sorcière supra méchante et supra dangereuse. Certes, j'imagine que cela a été expliqué dans les quarante-douze séries Marvel qui développent cette "Phase Four" du MCU. Mais j'ai déjà du mal à suivre les films (la preuve, je rattrape celui-ci 2 ans après sa sortie), et je ne dois pas être le seul à zapper leurs séries. Ce tournant autour de cette ex-héroïne apparait pour le moins brutal !
A l'arrivée, je suis très partagé devant cette itération du Doctor Strange. Moins convenue sur la forme, mais souffrant des défauts du plus en plus récurrents du MCU.