Après avoir réalisé des clips et des courts-métrages puis enchainé avec le mitigé Sheitan, film d'horreur prétexte à confronter des jeunes de banlieue à la campagne arriérée, revoici Kim Chapiron dans un autre registre : le drame américain. Pour se faire, il filme dans une vraie prison avec pour la plupart de vrais délinquants dans des conditions parfois difficiles. Mais ça on s'en fiche, l'important c'est le résultat final et Dog Pound est une claque.
Un énième film sur les délinquants juvéniles, une autre immersion dans l'enfer carcéral, les mêmes problèmes d'intégration et de violence entre quatre murs... Soit. On pourrait même dire que le film est un remake officieux du Scum d'Alan Clarke, véritable référence du genre, tant de nombreuses scènes sont identiques (vengeance, suicides, viol, chahut général, etc...) mais le réalisateur français nous met quand même une bonne droite dans le visage, parce qu'il sait filmer l'essentiel, il captive le spectateur avec ses scènes, raconte une vie réelle et mouvementée avec brio et surtout : il dirige d'une main de fer des adolescents plus que talentueux.
Car Dog Pound, c'est Adam Butcher, la révélation, le garçon prodige, celui qui nous fait oublier que c'est un acteur, que c'est pour de faux, que c'est un film. Il incarne Butch, un rebelle violent et sans pitié, un tueur qui a la haine dans les yeux, le regard plein de conviction. Quand on le frappe pour de faux, il s'énerve pour de vrai et ça se voit. Portant quasiment le film sur ses épaules, il transcende l'image à chaque apparition. Et sans faire de fioritures, Dog Pound nous plonge dans cet univers froid et barbare où l'innocence a été bannie. Un véritable film coup-de-poing dont l'originalité va hélas directement à Alan Clarke pour son film précurseur...