Œuvre considérée culte, à la fois pour le réalisateur Stan Brakhage que pour le cinéma expérimental, Dog Star Man peut se découper en trois parties : un prélude abstrait à tendance cosmique, une première partie centrée sur l'ascension d'une montagne enneigée par un bûcheron et son chien, et la deuxième partie constituée de 3 courts-métrages représentant la naissance et croissance d'un enfant. Les thèmes clés d'une œuvre somme, que Brakhage réinterprète en une succession psychédélique ennuyeuse de plans altérés visuellement, et dans un silence complet. Le déroulé de ces trois parties se devine derrière un stroboscope de filtres de couleur et de rendu, une pellicule parfois brûlée, volontairement abîmée, et avec des artefacts exagérés. Il y a souvent de longs plans flous, avec un focus à tâtons, et des séquences expérimentales où l'on ne sait même pas ce qui est représenté. On voit, de temps à autres, des flashs presque subliminaux de la nature (et sa colère), du soleil (en éruption) et de la lune, ainsi que de gros plans sur différentes zones et organes (dont génitaux) du corps humain. Il n'y a aucun effort de piqué, ni de cadrage, même si la partie 1 est la moins cradingue des 3, moins parasitée par ces effets de collage incompréhensible, au service de l'art. L’œuvre parvient, quelques fois, à être hypnotique et intrigante derrière son allure de clip de Black Metal norvégien des années 90.