Dogville le conte cruel

Qu'on aime ou non, on le retient. C'est bien là la force de Dogville. Sa mise en scène façon théâtre le rend suffisamment original pour le garder en référence pour quelques soirées mondaines.
Mais trois heures, c'est long. Que ça soit à cause du concept, que par l'endroit où ça se situe : Dogville. Pour faire simple, Dogville est une petite bourgade coincée entre une longue route menant à la Ville et une mine. On y voit se déployer une petite communauté campagnarde, qui sera brusquement réveillée par l'arrivée de Grace, jolie nénette de la ville fuyant des gangsters, le tout sous fond de voix off.

C'est typiquement un conte que Lars Von Trier nous sert ici. L'histoire est coupée en chapitres, clairement annoncés par des cartons. La voix off nous raconte l'histoire et le reste... Le reste à nous de l'imaginer. Chaque objet disposé à son intérêt, chaque personnage à un rôle et s'y tient. Grace elle, se retrouve prise au piège au milieu de tout ça.
C'est intelligent, c'est bien pensé, bien que parfois la morale de l'histoire se fait trop sentir. Autre point négatif : la caméra à l'épaule qui personnellement m'a donné la migraine.

Ce que je retiens du film ? La puissance du décor inexistant. Les maisons juste tracées au sol, donnent une énorme sensation de malaise et d'impuissance dès que quelque chose d'ignoble se passe dans l'une d'elle, sans que personne ne le remarque !
Enfin, Dogivlle est un film à voir. Qui possède de très bonnes idées sur le plan technique. Il faut juste se faire force pour tenir les trois heures...