Doing Time par DrunkenBastard
Doing Time c'est l'incursion d'une caméra dans les prisons japonaises. Par le biais d'un témoignage, celui de Kazuichi Hanawa, ancien bagnard et auteur du manga dont est tiré le film. Une adaptation, donc, qui dépeint la célébration des plaisirs simples au travers d'un système carceral ultra répressif. On y trouve pas mal de comédiens connus ou déjà aperçus (le "héros" de Ping Pong, Ren Osugi dont on se demande ce qu'il fout là vu qu'il apparaît deux minutes et demie pour pas grand-chose...), mais c'est l'excellent Tsutomu Yamazaki qui se trouve au centre du récit. On suit son personnage dans ses activités routinières, encadrées par une discipline de fer, et qui laissent place de temps à autres à un moment de félicité. Comme le bain chaud du dimanche, rare instant de relaxation, dont la durée limitée est malgré tout signalée aux détenus par trois signaux de couleur qui s'allument à intervalles réguliers. On nous montre un univers régi par la loi du mérite, où les hommes portent des numéros et des étiquettes, reflet par l'hyperbole d'une société aux idéaux illusoires. C'est d'ailleurs dans l'isolement que notre personnage parvient à se trouver lui même, à se contenter. C'est plutôt bien vu, car filmé sans empathie. La parole, que l'on confisque aux détenus, est restituée au rôle principal par une voix-off qui trouve ici sa pleine justification. Un film sobre comme un muslim, mais pas dénué de finesse.