The Machinist par DrunkenBastard
C'est beau et puissant comme nul autre film. Dans l'esthétisme, avec une photo glacée et une mise en scène qui rejoint celle de Kubrick par certains aspects. Etudiée au millimètre pour donner du relief aux volumes, ciselée de bout en bout mais tellement loin du conformisme et des standards édictés par Warner et associés... Ca parle de culpabilité, ça renvoie l'oeil attentif à pas mal de contrariétés qui affectent l'âme humaine. Christian Bale, dans le rôle principal, est méconnaissable avec ses 30 kilos perdus pour le tournage (YA RLY !), mais avant tout c'est son incarnation très complète du personnage qui rend le scénario tangible. L'intrigue repose sur sa fabuleuse performance de roxxor.
On ne peut pas trop en dire sur le propos de The Machinist sans révéler ce en quoi il interpelle. Le film est assez lent, distille une atmosphère assez obscure, mais on ne s'ennuie pas un seul instant. Une espèce de lenteur en flux tendu qui s'empare du spectateur sans mal, bien que de vrais moments de tension ponctuent l'ensemble. Jusqu'à un cliffhanger extrêmement brillant dans son traitement (il couronne le reste du découpage, en ce sens) même si le dénouement n'a rien de vachement inédit. Chaque nouveau plan retient l'attention, la musique n'a rien d'épique ou de très démonstrative mais elle n'en reste pas moins somptueuse et accompagne naturellement chaque séquence. L'histoire d'un homme brisé, un conte moderne résolument triste et fascinant.