Here she comes again !

Dolly Parton est partout sur Netflix, et elle est toujours vivante : profitons-en donc ! La philanthropie américaine ne m'intéresse pas et c'est sous l'angle musical que j'ai regardé, écouté et apprécié ce film/concert. Le concept Musicares est maintenant assez connu : pour rendre hommage à une star musicale philanthrope (McCartney, Carole King, Tom Petty, David Crosby, excusez du peu...), d'autres stars - souvent plus jeunes - viennent interpréter des covers de certains titres emblématiques issus de discographies souvent immenses.

Dolly Parton, une des queens of Country, est une autrice-compositrice extrêmement prolifique dans plusieurs genres country-adjacent (pardonnez les anglicismes) : vous ne retrouverez donc pas tous vos tubes préférés mais un florilège de 10 chansons. Passons la très oubliable ouverture de l'inévitable bébé-Parton Miley Cyrus accompagnée de Shawn Mendes et Mark Ronson peu inspiré à la guitare solo sur le kitchissime Islands in the Stream ; la légende Willie Nelson, 86 ans, chante vaillament sa partie originale dans le duo de 1972 Everything's Beautiful (In It's Own Way), avec Brandi Carlile en partenaire de choix.

Suit Here You Come Again, sublimée par la voix éthérée de Kacey Musgraves et les intonations rock de Katy Perry qui réitèrent leur tour de magie du CMT Crossroads de 2014. Norah Jones fait entendre son registre grave sur The Grass Is Blue, puis Chris Stapleton fait briller sa soul sur le classique 9 to 5. Tout n'est pas à prendre : Mavis Staples et Leon Bridges (et leur prompteur) se font complètement éclipser par le choeur gospel qui les accompagne sur Not Enough, et Lauren Daigle délivre un The Seeker en demi-teinte.

Le clou du spectacle est la magnifique interprétation de I Will Always Love You par Yolanda Adams, chanson de diva par excellence, mais ma cover préférée est celle de Do I Ever Cross Your Mind dans une orchestration à 5 : une mandoline, un violon, et Jennifer Nettles, Margo Price et Cam dans les rôles respectifs de Emmylou Harris, Linda Ronstadt et Dolly Parton. J'ai toujours préférée la version à trois voix de l'album Trio à celle de Dolly et Chet Atkins : on se régalait des harmonies parfaites des country et folk stars ; on peut profiter dans cette performance du mélange sublime des voix des interprètes dans le dénuement scénique le plus total. Un écrin de beauté vocale et musicale dans un concert clinquant (à partir de 26:50).

On peut ensuite s'émouvoir du discours des dites Linda Ronstadt et Emmylou Harris, légendes dans leur plein droit, rire aux blagues (de cul) de Dolly herself, puis l'écouter chanter une version acoustique de Coat of Many Colors accompagnée par Linda Perry de 4 Non-Blondes. Mais le principal, ce n'est pas Dolly Parton et le folklore qui accompagne le personnage qu'elle s'est créé : ce sont ses chansons, certaines magnifiques, reprises par de nouvelles générations talentueuses qui rendent hommage à l'une des plus géniales autrice-compositrices de la country.