Où l'on retrouve Christine et Antoine, jeunes mariés pour le meilleur...
"Baisers volés" évoquait l'irrésolution et la liberté amoureuses de Doinel; cette suite raconte, si je peux dire ainsi, les certitudes et la servitude conjugales. Sur le mariage, François Truffaut ne dit rien qu'on ne sache déjà. Routine, ennui, crise puis
adultère.
Rien de très surprenant donc mais la démonstration de Truffaut est introduite par une mise en scène subtile et drôle grâce à laquelle le cinéaste évite constamment les évidences ou les clichés. Chaque moment de cette vie conjugale entre Claude Jade et Jean-Pierre Léaud exprime autant d'originalité que de vérité, de sensibilité que de fantaisie, ce qui n'exclut pas une certaine amertume.
Certes, le récit parait manquer par moments de relief -peut-être parce que les seconds rôles ne sont pas, ici, aussi cocasses que dans dans "Baisers volés" bien que Truffaut peigne un voisinage chaleureux et pittoresque- mais la sympathie et l'attachement qu'on voue au couple Doinel nous amènent toujours à lui trouver un charme incomparable.