Téléfilm de luxe
Donc, les Danois, quand ils veulent faire un téléfilm, ils font appel à Brian de Palma pour le réaliser. Si le film, dans son ensemble, ne serait pas déshonorant pour un quidam, il ne comporte pas...
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le 8 juin 2019
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Déjà six ans que Brian De Palma nous avait laissé avec son remake de Crime d'amour. Il revient en 2019 avec un nouveau film policier tourné en Europe où nous suivons la vengeance d'un flic danois aux trousses d'un agent double qui a tué son partenaire sous fond de complot terroriste islamique. Un sujet sensible et intrigant qui aurait pu (peut-être) relancer un minimum la carrière du réalisateur américain. Mais à l'heure où Marvel prédomine le box-office, le grand public n'attend plus grand chose de l'auteur de Scarface, et c'est avec un budget ridicule (5 millions d'euros) que De Palma va tourner difficilement son trentième film.
Budget serré, temps de tournage sur place restreint, retards de production multiples, tensions permanentes... Les conditions sont horribles pour le metteur en scène qui n'arrive clairement pas à proposer ce qu'il a en tête et se contente de boucler tant bien que mal un long-métrage finalement simpliste. À la vue de Domino, une profonde tristesse s'empare du cinéphile : De Palma filme platement ses séquences, délivre un rythme mollasson, se singe lui-même en piochant dans ses précédentes œuvres pour servir au spectateur un ersatz de De Palma, comme s'il devait proposer des gimmicks pour exister : split-screen, utilisation de divers supports visuels tels que la caméra embarquée, des jumelles ou encore un drone, décors peuplés par la plèbe au cœur de l'action (ici le Festival International du film de Copenhague et une corrida)... Le tout sans argent et sans aucune maestria.
Porté par deux échappés de "Game of Thrones", Nikolaj Coster-Waldau et Carice van Houten, le film peine à émoustiller, les scènes d'action étant rares et peu exaltantes, les dialogues pas vraiment inspirés et la photographie d'un niveau télévisuel. Particulièrement courte, l'enquête finit malheureusement en eau de boudin là où elle aurait pu davantage questionner sur les méthodes de la CIA et la légitimité des actions d'agents doubles, point de départ de l'intrigue qui ne trouvera finalement pas vraiment d'issue. C'est d'autant plus dommage que l'on sent chez le metteur en scène une vive envie de renouer avec un cinéma expérimental, radical et étoffé mais qui peine hélas à demeurer concret. Plus une déception à moitié illégitime qu'un désastre artistique, Domino est la preuve que Hollywood n'en a quasiment plus rien à foutre de ses aînés.
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le 15 oct. 2019
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le 8 juin 2019
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Bon ! Je vais être direct avec vous et employer les grands mots, ce film est un désastre cinématographique impensable. Ce long-métrage pue le manque de budget dans toutes les scènes. C'est vide et...
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