Ha c'est dommage, j'y ai cru pendant 30 minutes.


En effet, les 30 premières minutes sont plutôt bien foutues : du sexe, de l'action, des artifices depalmiens, un peu de gore aussi, un extérieur studio plutôt sympa (qui rappelle un peu le technicolor) et des acteurs avec une bonne trogne. Passé ce délais, c'est comme si De Palma n'avait plus de budget ni même de motivation pour certaines scènes : les scènes sont de plus en plus cheap, avec des effets numériques pas très crédibles et un passage à tabac plutôt risible tant au niveau des effets spéciaux (découpage + montage) que de la motivation (comment a-t-il pu filmer ça ainsi ? on dirait qu'il venait d'apprendre une mauvaise nouvelle avant de se lancer dans le tournage de cette scène).


Reste de bonnes idées, des idées déjà vues dans ses précédents films, c'est vrai, mais qui restent plaisantes. Disons que ce qui est intéressant c'est devoir comment il va, pour la énième fois, exploiter la vue subjective, le splitscreen, la double focale, ... c'est un peu comme si De Plaam jouait avec les mêmes briques de Lego depuis des années mais qu'il les exploitait autrement, pour bâtir d'autres bâtiments, d'autres véhicules. Parce que pour DePalama, la mise en scène raconte aussi, ça fait partie de l'écriture.


La mise en scène est donc très bonne au début, puis De Plmaa s'égare en de brefs moments : l'image est un peu cheap mais correcte, avec un jeu de profondeur agréable, le découpage et le montage sont moins inventifs mais restent malgré tout lisibles. Les acteurs font du bon boulot aussi : ils ne sont pas assez exploités, leurs personnages étant peu développés au-delà du stéréotype, mais ils endossent leur rôle sans faire d'erreur. La musique fonctionne, n'est pas trop envahissante (elle est même assez rare et discrète). Les effets gore sont donc un peu cheap une fois qu'on passe au numérique ; la séquence de massacre est un peu Z, surtout au vu de la réaction des stars qui se font massacrer, mais cette violence est tellement surprenante que ça reste fascinant à regarder.


Bon, après, il y a quand même cet horrible climax au ralenti qui n'en finit pas. On se demande si les ralentis sont là pour combler un manque de plans ou pour permettre le film d'atteindre péniblement les 90 minutes... c'est dommage parce que l'idée d'observer de loin n'est pas mauvaise, mais c'est extrêmement long et fastidieux et tout ce qui suit en devient grotesque tant De Plama appuie le drame (avec la musique qui en fait un peu trop à ce moment là).


L'intrigue est un peu confuse par moment, peut-être parce qu'il y a trop d'éléments dedans, trop de retournements de situation. De plus, c'est un peu facile par moment. Les conflits ne se ressentent pas toujours assez, surtout à partir du moment où ça devient trop facile dans les résolutions. Les personnages sont faiblement exploités, il y avait pourtant matière à faire des choses sympas (peut-être quand même virer l'histoire d'amour qui ajoute du drama inutile et facile)


Bref, un film moyen au final ; dommage que De aPlma n'ait pas pu faire son film comme il l'entendait, je pense que ça aurait pu être très bien. Mais cette mésaventure a ceci de bon : on entendra peut-être un peu moins les réalisateurs américains connus louer les investisseurs et producteurs européens, comme si chez nous il y avait forcément plus de liberté... Gilliam en a déjà fait les frais mais ça n'a convaincu personne (c'était un projet maudit de toutes façons).

Fatpooper
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le 8 nov. 2019

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