J'aime beaucoup le comédien Joseph Gordon-Levitt (depuis "Mysterious skin" je crois) et j'aime également beaucoup son premier long-métrage en tant que metteur en scène. Ayant prévu de le voir au cinéma, c'est finalement dans le confort de mon lit que j'ai pu le découvrir, le film circulant dorénavant sur le net dans une copie impeccable et avec des sous-titres dans la langue de Molière. Oui, je sais, c'est pas bien, c'est vilain, mais finalement pas plus que de demander aux spectateurs de débourser dix euros pour un film déjà disponible en bluray aux States.
Vendu à tort comme étant à la fois une comédie romantique et une bombe irrévérencieuse, "Don Jon" n'est finalement rien de tout cela et c'est justement ça qui en fait sa valeur à mes yeux. S'il démarre effectivement sur les chapeaux de roues, nous présentant un univers joyeusement misogyne pour verser en suite dans la romance promise par la bande-annonce, le film de Joseph Gordon-Levitt balance tout à mi-parcours, migrant vers quelque chose de différent pile au moment où l'intérêt du spectateur commençait à faiblir.
S'amusant à montrer l'homme dans tout ce qu'il a de plus puéril et vulgaire (les femmes en prennent un coup également), "Don Jon" est avant tout le portrait d'un homme en construction, partagé entre celui qu'il pense être, celui que les autres voudraient qu'il soit, et bien évidemment celui qu'il voudrait être. Une orientation intéressante à défaut d'être véritablement originale et totalement réussie, le film souffrant tout de même d'un enrobage bling bling certes en adéquation totale avec l'univers qu'il dépeint mais qui pourra franchement en rebuter certain, à l'image de personnages proprement détestables, celui de la petite amie en tête, incarnée par une Scarlett Johansson aussi atomique que vulgaire.
Loin d'être la petite bombe annoncée, "Don Jon" est cependant un premier film précieux et touchant, compensant ses défauts évidents par une honnêteté de chaque instant et par la présence toujours impeccable de son acteur / réalisateur, dont j'attends avec impatience le prochain essai.