Don't Breath n'est pas un film d'horreur. Il s'agit avant tout d'un thriller, angoissant certes, mais il ne rentre en aucun cas dans la catégorie du film d'épouvante. Fede Alavarez établit donc une première rupture par rapport à son premier film, le remake inégal d'Evil Dead. Ce que l'on retrouve dans ce second film, c'est un sens de la mise en scène particulièrement développé et une photographie magnifique, au service d'un film extrêmement efficace. Don't Breath n'en reste pas mois un pur film de divertissement, mais il arrive à injecter une forte tension durant toute sa durée sans jouer sur des effets de jumpscare répétitifs mais plutôt sur une escalade de la violence.
En effet, si dans la première heure le réalisateur se révèle assez sage dans ses propositions visuelles comme dans son développement scénaristique, le dernier tiers est un véritable festival de rebondissements, parfois aux dépends de la cohérence scénaristique et on frôle même (là où dans Evil Dead on y était enfoncés des pieds à la tête) le grand-guignol. C'est cette skyzophrénie entre les tons adoptés qui m'ont mis la puce à l'oreille vis à vis de l'identité du réalisateur, et, bien que cela soit beaucoup mieux géré ici que dans Evil Dead, il faut dire qu'Alvarez doit encore apporter une touche de maturité essentielle pour basculer véritablement dans la cour des grands, car ce dernier ne manque clairement pas de talent.
Bref, Don't Breath est un très bon thriller, servi par des acteurs au top, une narration sonore et visuelle aiguisée ainsi que de bonnes trouvailles scénaristiques. A voir !