Adam McKay continue dans son tournant amorcé avec "The Big Short" vers un cinéma plus politique qu'à ses débuts.
Oui, ses films deviennent plus documentés. Oui, on sent qu'il s'intéresse davantage aux théories politiques ou aux théories économiques. Oui, il veut faire passer une vision politique.
Après les milieux financiers, il s'attaque ici à l'influence des médias, des grandes entreprises et des milieux politiques sur l'opinion publique.
Néanmoins, il n'oublie pas d'où il vient et cette critique prend donc la forme d'une satire, qui se veut drôle. Je dois avouer que je n'ai pas beaucoup ri devant "Don't Look Up". Pas tellement à cause d'un manque de vannes mais plutôt parce que le contexte ne s'y prêtait pas.
L'histoire de ce long-métrage a un tel écho aujourd'hui avec la pandémie ou l'urgence climatique, qu'il est difficile de prendre "Don't Look Up" comme une comédie bidonnante. Elle fait relativement froid au dos. Je dis relativement parce qu'en réalité, elle enfonce des portes ouvertes.
Il n'y a rien de révolutionnaire dans son message. On sait tous que l'urgence climatique est mise de côté parce que de grands groupes peuvent en tirer profit à court-terme et que les politiques ont besoin de leur soutien.
Oui, Adam McKay enfonce des portes ouvertes. Cela dit, ce qui va sans dire va mieux en le disant. Et le rappeler de temps en temps ne fait pas de mal.
D'autant plus lorsque ce rappel est fait avec un souci du détail visuel et un montage qui s'enchaîne avec énergie et fluidité.
Au final, c'est assez agréable de voir évoluer Di Caprio et Jennifer Lawrence dans ce film parce que, d'une, ce sont de très bons acteurs et de deux, ils sont servis par un réalisateur talentueux qui n'oublie pas la forme.
En bref, "Don't Look Up" est un film qui a permis de clore l'année cinématographique 2021 d'une plutôt bonne façon.