La sortie de "Don't look up" était initialement prévu en salle mais le risque d'un échec commercial lié au COVID a aboutit à une session des droits à Netflix. Anecdotique me direz-vous ? Oui un peu, mais bon cela permet de ne pas oublier les logiques purement financière de ce genre de film et de la plateforme. Cela permet d'appréhender d'avantage les ambitions politiques du film. Quelles sont-elles d'ailleurs ces ambitions politiques ? De ce que j'ai entendu le réalisateur se revendique d'une politique de gauche et d'une certaine subversion. Cela se traduit notamment par la satire de Donald Trump à travers le personnage incarnée par Meryl Streep. Bon pour la subversion on repassera tant la critique de Donald est convenu voir dépassé à la sortie du film. Cette satire s'incarne à travers Meryl qui se régale à imiter l'ancien président des Etats-Unis. Une critique donc très accès sur la forme et à mon sens plus ennuyante qu'amusante. Autre critique satirique celle des médias. Côté subversion on repassera une fois de plus. Bon bah clairement on reproche ici aux médias leur manque de déontologie et voir même une certaine "désinformation". Encore une fois une critique plutôt convenu des chaines d'information en continue, une critique si convenu qu'elle est partagée par le Trump lui même. Quelle part de réel nous révèle ces caricatures ? Pas grand chose puisque ces caricatures sont principalement formelles et très creuses. On retrouve également une satire du star système à travers Arianna Grande. Bon de ce côté la on approche un peu le réel puisque la satire n'est qu'une légère amplification du narcissisme et de la débilité de la starlette amatrice de donuts. Pour le coup je n'ai pas trop compris ou ils veulent en venir avec elle et Kid Cuddy, à moins que leur présence ne soit qu'à des fins purement commerciales ? Enfin on retrouves des revendications plus secondaires comme l'anti racisme. Je pense notamment à la scène ou Rob Morgan se fait arrêter par le FBI (reference à Georges Floyd). On comprend que le personnage existe presque uniquement pour cette scène tant le développement du personnage est laissé de côté. Dommage d'ailleurs car son jeu relativement sobre dénoté avec les horribles mimiques de Jennifer Lawrence filmées en gros plan. A multiplier les enjeux politiques on en devient anecdotique.
Parlons à présent des rares choses plus réussi dans Don't look up. Premièrement la satire des GAFAM. Bon pour le coup la caricature du PDG dépourvu physiquement d'humanité assoiffé de data allant jusqu'à exploiter les émotions des enfants me semble plutôt réussi. On retrouve derrière cette extrapolation une part de réel. Si ils n'en sont pas à exploiter les émotions des enfants pour générer des datas ils en sont tout de même à exploiter l'ensemble des données que nous leurs offrons gracieusement à travers les réseaux notamment. Données que Netflix exploite également pour nous recommandé le contenu qui nous fera rester sur la plateforme. Autre extrapolation le vaisseaux spatiale réservé à sauver l'élite de l'élite. Bon évidemment ils n'en sont pas la nos amis Bezos et Musk, il n'empêche qu'ils sont résolument tourné vers l'espace et cela n'est sans doute pas anodin à leurs ou le capitalisme (mondialisé) génère un écocide.
Le second point que j'ai apprécié et qui est le seul point réellement subversif à mon sens est l'évocation de la religion. Bien qu'il soit développé en 2 secondes, le personnage incarné par Chalamet n'est pas convenu. On retrouve cette subvertion lors de cette scène de fin ou tout le monde se retourne vers la religion, religion qui faisait office de paradigme avant le capitalisme. Voila un discours vraiment subversif qui mériterai un film entier et non pas quelques scènes, ce qui nous mène au gros défaut du film, sa forme.
Nous l'aurons vu le film s'inscrit dans une opposition au système en place et notamment au consumérisme. Mais qu'est ce que ce film si ce n'est un pur produit marketing ? Le rythme insoutenable du film en est le principale symptôme. Rythmes caractéristiques des produits Netflix dont l'objectif et de captiver notre attention au détriment de la qualité des programmes. Cela se caractérise par le faible développement des personnages et l'absence de contemplation (dommage le sujet s'y prête bien). C'est pas le tout de faire des time laps magnifique sur les ciels étoilés, il s'agirait de les montrer plus longtemps qu'une demi seconde. Bref ce film rentre parfaitement dans le conformisme qu'il entend dénoncé, un programme dépourvu d'esthétique et qui nous habitue d'avantage à la médiocrité qu'à la contemplation du monde qu'il prétend vouloir sauvé à travers ces trois pauvres plans d'abeilles et de baleines.