Blockbuster annoncé de Netflix pour 2021, "Don't look up" semblait être LE film de l'année, avec un casting d'anthologie (Leonardo Di Caprio, Jennifer Lawrence, Cate Blanchett, Ron Pearlman, Meryl Streep, Mark Rylance, Timothée Chalamet, etc...) et un réalisateur Adam McKay au sommet de sa carrière après les impressionnants "The big short" et "Vice".
Un film qui commence avec une scène d'introduction qui vous met en halène immédiatement et promet un grand film ! Mais arrivé sur le premier plateau TV du scénario, le film tourne soudainement à la farce, rappelant aux spectateurs que McKay a fait ses armes en réalisant des films comiques. Je ne m'attendais pas à ce ton lors de ma première vision du film, ce qui m'a profondément déstabilisé. Incapable de dire si j'avais aimé ou pas ce film.
Il m'a fallut me rappeler du "Dr Folamour" de Kubrick pour me souvenir que lui aussi m'avait fait cette impression à l'époque où j'ai découvert le film. Soudain je comprenais mieux l'approche voulue de McKay et ma deuxième vision du film en sera d'autant plus claire.
En 1964, Kubrick avec Peter Sellers avaient décidé de pointer du doigt sous forme de satire, l'absurdité du monde autour de l'inquiétude n°1 de l'époque : la menace nucléaire ! Adam McKay fait en fait ici, une mise à jour un demi-siècle plus tard avec nos nouvelles préoccupations et les mécaniques sociales modernes. Mais le véritable sujet du film avance ici masqué. Car celui-ci n'est pas la catastrophe stellaire du scénario, mais bien l'inquiétude climatique annoncée depuis des décennies et qui nous fonce dessus sans que personne ne réagisse. On peut alors très bien faire le parallèle entre les attitudes clownesques des personnages dans le film et celles de nos politiciens, lobbyistes ou influenceurs. Chacun reconnaitra, le Trumpisme dans la présidente Meryl Streep, la fuite technologique d'Elon Musk dans le personnage de Mark Rylance ou l'abrutissement des médias face à l'Audimat avec Kate Blanchett et l'influences des réseaux sociaux et leurs fake news face à l'information...
Tout ceci fait du film un énorme melting-pot des travers de la société moderne et nous fait rire quand même assez jaune...